EgypteTrois journalistes en grève de la faim pour la libération d’Alaa Abdel Fattah
L’avenir de ce prisonnier politique britannico-égyptien sera évoqué lors de la COP27, a assuré le Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui en fait «une priorité».
Trois journalistes égyptiennes ont annoncé entamer lundi une grève de la faim pour réclamer la libération d’Alaa Abdel Fattah, détenu politique en grève de la faim qui ne boit plus depuis l’ouverture, dimanche, de la COP27 en Egypte.
«Nous arrêtons de nous nourrir maintenant parce qu’Alaa Abdel Fattah est en danger de mort», a expliqué à l’AFP, Mona Selim, en sit-in au syndicat des journalistes au Caire avec Eman Ouf et Racha Azab. Elles réclament «la libération de tous les détenus d’opinion» – qui sont plus de 60’000 en Egypte, selon les ONG.
Un verre de thé par jour depuis avril
Depuis début avril, le Britannico-égyptien Alaa Abdel Fattah, n’ingérait qu’un verre de thé et une cuillère de miel par jour. Il a totalement cessé de s’alimenter mardi dernier et de boire dimanche, alors que s’ouvrait la COP27 à Charm el-Cheikh, à l’autre bout du pays.
Son cas sera évoqué lors de ce sommet où sa sœur Sanaa Seif est présente, a assuré le Premier ministre britannique Rishi Sunak, car il est «une priorité».
#FreeAlaa
Les militants présents à la COP27 multiplient les posts sous le mot-clé #FreeAlaa sur les réseaux sociaux et plusieurs orateurs de la société civile ont terminé leurs allocutions par la phrase «You have not yet been defeated», le titre du livre d’Alaa Abdel Fattah, préfacé par l’autrice altermondialiste canadienne Naomi Klein.
«Il n’y a plus beaucoup de temps, au mieux 72 heures, pour libérer Alaa Abdel Fattah. Si (les autorités égyptiennes) ne le font pas, cette mort sera dans toutes les discussions à la COP27», prévenait dès dimanche Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. Bête noire du président Abdel Fattah al-Sissi, M. Abdel Fattah a été condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour «diffusion de fausses informations». Selon Amnesty, depuis que l’Egypte a réactivé sa Commission des grâces présidentielles en avril, 766 prisonniers d’opinion ont été libérés. Mais 1540 autres entraient en prison, dont Sherif al-Roubi, l’une des figures de la gauche, réincarcéré après avoir bénéficié de cette grâce, note l’ONG.
«Le président avait annoncé une initiative qui devait mettre fin aux incarcérations pour délit d’opinion mais en réalité, c’est le contraire», renchérit Mme Selim. Si sa Constitution garantit la liberté de la presse, l’Egypte compte une trentaine de journalistes incarcérés. Selon Reporters sans frontières (RSF), Le Caire est 168e sur 180 au classement de la liberté de la presse 2022.