FranceFaute de médecin, il doit rester avec le cadavre de sa compagne
Dans l’Hérault le jour de Pentecôte, impossible de trouver un médecin pour constater un décès. Le conjoint de la défunte s’indigne.
- par
- R.M.
Un retraité de l’Hérault a subi un double choc ce lundi de Pentecôte. Il a d’abord découvert sa compagne sans vie au petit matin. Puis, faute de médecin pour constater le décès, il a dû rester toute la journée aux côtés du cadavre de la défunte, avec l’interdiction de le déplacer. Il est scandalisé.
Vers 8 h 30 dans la petite ville de Mèze, un homme de 79 ans s’est inquiété pour sa compagne, septuagénaire également, partie aux toilettes depuis une vingtaine de minutes. Il s’est enquis de la situation et a retrouvé la malheureuse sans vie, assise. «J’ai été assez violemment choqué. Je ne m’y attendais absolument pas!» témoigne-t-il dans le «Midi Libre».
La suite a été un sinistre parcours du combattant. Son médecin de famille ayant pris sa retraite, il tente d’abord de joindre des médecins généralistes locaux. En vain. Puis il appelle les pompiers, qui lui demandent de joindre le SAMU (service d’aide médicale urgente) et enfin encore l’Agence régionale de santé. Partout, on lui dit qu’il n’y a pas de médecin disponible. Et on lui signifie que tant que le décès n’a pas été constaté, il est interdit de bouger le corps.
«Dramatique, malsain et honteux»
«Le corps doit rester en l’état où il était ce matin. On ne peut même pas l’allonger. On est dans une situation grotesque. Et depuis ce matin, elle se décompose… Il est 17 heures et personne ne va venir. Cela devient dramatique, malsain et honteux. C’est scandaleux de traiter un cadavre comme ça! C’est inacceptable», s’indignait le conjoint de la défunte, lundi en fin d’après-midi.
Le quotidien français ne peut que noter que la procédure a été suivie. Mais entre le «désert médical» que devient cette petite ville et la situation particulière d’un jour férié, aucune solution n’a été trouvée. «À Mèze, il est interdit de mourir. C’est un drame pour les personnes décédées et pour ceux qui restent vivants. C’est très dur!» peste le septuagénaire.
Les gendarmes ont fini par indiquer au retraité qu’ils passeraient le mardi matin… Mais heureusement l’homme n’a finalement pas encore dû passer une nuit aux côtés du corps sans vie. En fin de journée, explique France Bleu, un médecin est enfin venu constater le décès.