Yémen: Washington frappe à nouveau les Houthis et compte continuer

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YémenWashington frappe à nouveau les Houthis et compte continuer

L’armée américaine a procédé jeudi à nouveau à des frappes au Yémen sur des sites appartenant aux Houthis et n’a pas l’intention d’arrêter.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby, le 19 décembre à la Maison-Blanche.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby, le 19 décembre à la Maison-Blanche.

Getty Images via AFP

Les États-Unis ont frappé jeudi pour la cinquième fois des sites des Houthis au Yémen, en réponse aux attaques de ce groupe soutenu par l’Iran contre des navires marchands en mer Rouge, zone cruciale pour le commerce international.

Il s’agit de la seconde salve de bombardements américains en moins de 24 heures sur des missiles des Houthis, remis mercredi par Washington sur une de ses listes d’«organisations terroristes». Le président américain Joe Biden a déclaré que ces frappes continueraient tant que les Houthis perturberont le commerce maritime international au large du Yémen.

En réponse, les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué tôt vendredi dans un communiqué des frappes contre un navire américain circulant dans le Golfe d’Aden. «Les forces navales des forces armées yéménites (nom que se donne la branche armée des Houthis, ndlr) ont mené une opération ciblée contre un navire américain, le Chem Ranger, dans le Golfe d’Aden avec plusieurs missiles navals dont plusieurs ont touché leur cible», ont-ils indiqué dans un communiqué.

«Nous ne cherchons pas le conflit»

Les États-Unis ont frappé jeudi matin au sol «des missiles (…) dont nous pensons qu’ils étaient prêts à être lancés de manière imminente en mer Rouge», a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby, après des bombardements déjà menés dans la nuit de mercredi à jeudi sur 14 missiles des Houthis.

Selon le commandement interarmées américain au Moyen-Orient (Centcom), les États-Unis ont détruit jeudi vers 13h40 (heure suisse) «deux missiles anti-navires tournés vers la mer Rouge».

La porte-parole adjointe du ministère de la Défense, Sabrina Singh, a dit que ces bombardements, entamés en fin de semaine dernière et parfois menés avec la Grande-Bretagne, ont pu «détruire une part importante des capacités» des Houthis. «Nous ne cherchons pas le conflit avec les Houthis, ni un conflit dans la région», a assuré John Kirby.

Craintes d’embrasement

À Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères a appelé les États-Unis à cesser leur «agression» contre le Yémen. «Plus les Américains et les Anglais bombardent, moins les Houthis voudront parlementer», a dit Sergueï Lavrov.

Tôt jeudi, les Houthis avaient promis de poursuivre leurs attaques contre des navires en mer Rouge, «quelles que soient les agressions américano-britanniques pour tenter de (les) en empêcher».

Ce groupe soutenu par l’Iran a attaqué des dizaines de navires marchands qu’ils estiment «liés à Israël», en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Ces attaques, qu’ils disent mener par solidarité avec le territoire palestinien, ont contraint de très nombreux armateurs à suspendre le passage de leur flotte en mer Rouge. Pour y faire face, les États-Unis ont mis sur pied en début d’année une coalition pour patrouiller au large du Yémen et protéger le trafic maritime.

Sans la France

Tous les pays de cette coalition ne participent pas aux frappes mais le Danemark, berceau du numéro deux du transport maritime mondial Maersk, a annoncé jeudi qu’il allait s’y joindre. La France a, elle, a décidé de ne pas y participer «pour éviter toute escalade» dans la région, selon son président Emmanuel Macron.

Ces attaques de navires et les frappes américaines en réponse font en effet craindre un risque d’embrasement au Moyen-Orient, alors que la guerre à Gaza a déjà des répercussions au Liban et dans le nord d’Israël, où les accrochages sont quasi-quotidiens entre le Hezbollah pro-iranien et l’armée israélienne.

Les Houthis occupent une large partie du Yémen depuis 2014 et la prise de la capitale Saana, dont ils ont chassé le gouvernement en place, qui s’est réfugié dans la partie sud du pays. En 2015, une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite est intervenue pour soutenir l’armée et le gouvernement yéménites.

(AFP)

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