Hockey sur glaceThibaut Monnet: «C’est juste dommage de devoir arrêter comme ça»
A 40 ans, après avoir contracté une commotion cérébrale, le Valaisan met fin à une carrière riche de 149 capes internationales et deux titres de champion de Suisse.
- par
- Emmanuel Favre
En avril 2020, lorsqu’il s’était entendu pour deux saisons avec le HC Sierre, en Swiss League, Thibaut Monnet (40 ans) avait l’espoir de patiner durant trois ou quatre ans avec le club de Graben. «Je n’avais pas la prétention de brûler la ligue, je voulais seulement prendre du plaisir et en donner. D’ailleurs, j’avais vraiment du fun à encadrer des jeunes qui amorçaient leur carrière.» Le Valaisan n’a finalement patiné que durant douze mois avec le club de Graben.
Peu avant l’entame de la campagne régulière 2021-2022, il a été victime d’une commotion cérébrale. Ce lundi, il a annoncé au «Nouvelliste» qu’il mettait un terme à sa carrière professionnelle entamée en 1997, à 15 ans, avec le club de sa ville, Martigny. «Je m’étais remis au sport en novembre, raconte-t-il. Mais, je ressentais une gêne. J’ai consulté deux spécialistes, qui m’ont dit qu’il serait plus raisonnable de passer à autre chose.» Au bout du fil, le désormais ex-attaquant ne se dit ni triste ni soulagé. «C’est juste dommage de devoir arrêter comme ça.»
Le souvenir des JO de Vancouver
Dans sa longue et prolifique carrière, Thibaut Monnet a patiné pour onze clubs sans n’avoir jamais été un hockeyeur à problèmes et a soulevé trois trophées dont les effluves bercent encore ses songes. En 2008 et en 2012, il est devenu champion de Suisse avec les ZSC Lions en noircissant régulièrement les feuilles des compteurs dans les duels éliminatoires. «C’est dur de devenir champion et je suis particulièrement fier de ces accomplissements.»
Tout comme de la conquête de la coupe du champion d’Europe avec les mêmes Lions du Hallenstadion en 2009. «Quand je revois des coéquipiers de cette époque, on commence souvent nos phrases par «tu te souviens? Ce type d’aventure crée des liens pour la vie.»
Le destin est parfois coquin. «Savez-vous contre qui j’avais inscrit mon premier but en LNA?» Non! «Je patinais pour La Chaux-de-Fonds et j’avais allumé la lampe derrière Ari Sulander, avec qui j’ai vécu toutes mes belles années ZSC. Mais je ne lui ai jamais rappelé ce souvenir (rires).»
Le Bas-Valaisan a aussi été particulièrement surpris par la passion ressentie dans deux de ses points de chute. «Langnau et Ambri, c’était génial. Là-bas, tu plonges dans des communautés qui ont un amour immodéré pour leur club et ses joueurs. Tu n’as pas le droit de décevoir ces gens.»
Même s’il n’a plus revêtu le tricot à croix blanche depuis 2014, Thibaut Monnet a été international à 149 reprises et, avant le retrait du sélectionneur Ralph Krueger en février 2010, a souvent été membre du top 6 offensif sur la scène mondiale.
«Les Jeux olympiques de Vancouver en 2010 resteront comme l’un des grands moments de ma carrière. On avait été si près de sortir les Américains en quart de finale (revers 2-0, dernier but dans un filet désert). Parfois, quand j’y pense, j’ai des regrets. Elle n’était pas si loin, la médaille.»
Retraité des vestiaires, Monnet ne tourne pas pour autant le dos aux patinoires. Avec l’ex-légende du SCB et Gottéron Gil Montandon et l’ancien arbitre Yannick Rebetez, il est aux commandes de la société «More Management», qui représente les intérêts de jeunes hockeyeurs. «Récemment, on s’est agrandi et intégré des golfeurs dans notre programme. Ce n’est donc pas le travail qui manque.»