FestivitésL’Australie passe en 2023, sur fond de guerre en Europe
Samedi, les premiers pays commençaient à passer à l’an 2023, alors que l’offensive russe en Ukraine se poursuivait sans trêve.
Adieu 2022: les huit milliards de Terriens ont commencé samedi à laisser derrière eux une année mouvementée, entre la guerre en Ukraine, l’inflation et le sacre mondial de Lionel Messi, avant d’entrer pleinement en 2023. Pour beaucoup, le jour de l’An sera l’occasion de chasser les souvenirs du Covid, à mesure que le virus quitte les esprits, sans disparaître pour autant. Délier sa bourse, aussi, et mettre de côté des mois de sobriété forcée par la pandémie et des records d’inflation.
En Australie, Sydney a été l’une des premières grandes villes à sonner le passage en 2023, reprenant son titre de «capitale mondiale du Réveillon» après deux années de fermetures et de festivités étouffées par le variant Omicron. Les frontières australiennes ont depuis rouvert et plus d’un million de personnes ont assisté sur le port de Sydney au lancement de plus de 100’000 engins pyrotechniques.
Dès la mi-journée, des centaines de personnes occupaient les meilleurs emplacements pour assister au spectacle. «C’était une assez bonne année pour nous, se débarrasser du Covid, c’est super», a commenté David Hugh-Paterson, 52 ans, installé devant l’Opéra de Sydney. «Si on parvient à rallier tout le monde à la fête et à aborder l’année qui vient avec un optimisme et une joie renouvelés, alors on aura réussi notre coup», a dit l’organisateur du feu d’artifice, Fortunato Foti.
«Grande démission»
Les derniers jours de 2022 ont aussi vu partir deux papes aux registres bien différents: jeudi celui du foot, le Brésilien Pelé (82 ans), et samedi l’ancien chef de l’Église catholique Benoît XVI (95 ans). Le réchauffement climatique ne s’est pas inversé, la croissance de la population mondiale non plus: le cap des huit milliards d’humains a été franchi en novembre.
Cette année a aussi rimé avec la «Grande démission», phénomène de départ de salariés de leur emploi après la pandémie, avec une gifle à la cérémonie des Oscars et la ruine de milliardaires, emportés par le crash des cryptomonnaies.
Retour de la guerre
Mais par-dessus tout, elle sera à jamais associée au retour de la guerre en Europe avec l’invasion russe en Ukraine. En plus de 300 jours, près de 7000 civils ont été tués et 10’000 blessés, selon le bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies. Seize millions d’Ukrainiens ont fui leurs foyers. Pour ceux qui restent, le quotidien est rythmé par les coupures de courant, les bombardements russes et le couvre-feu.
Alors que certains marqueront le Nouvel An par de paisibles prières à la bougie, d’autres ont l’intention de faire la fête toute la nuit en signe de détermination collective. Le cinéaste Yaroslav Mutenko, 23 ans, assure que l’obus qui a touché l’hôtel quatre étoiles Alfavito près de son appartement à Kiev ne l’empêchera pas d’aller faire la fête chez un ami. «Nos ennemis, les Russes, peuvent éprouver notre calme mais ils ne peuvent pas détruire notre esprit», a-t-il dit.
Spectacles pyrotechniques annulés
La Russie de Vladimir Poutine n’a, elle, pas la tête à s’amuser. Moscou a annulé ses traditionnels spectacles pyrotechniques après que le maire de la ville, Sergueï Sobianine, a demandé aux habitants comment ils aimeraient marquer le passage à la nouvelle année. La radio-télédiffusion nationale VGTRK a malgré tout promis «une atmosphère de réveillon, en dépit des changements dans le pays et dans le monde».
À Londres, le traditionnel feu d’artifice de la Saint-Sylvestre, pour la première fois depuis la pandémie, devrait rassembler quelque 100’000 spectateurs, munis de billets pour le spectacle. A Vienne, 1850 invités se préparaient à assister au traditionnel concert du jour de l’An de l’Orchestre philharmonique, dans la salle dorée du Musikverein.