Hockey sur glace: A Genève, les deuxièmes gardiens ont vécu une folle soirée

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Hockey sur glaceÀ Genève, les deuxièmes gardiens ont vécu une folle soirée

Nassim Jaafri-Hayani (18 ans) a disputé ses premières minutes pour le GSHC. Liam Yuhki Deussen (18 ans) a dû venir en urgence aux Vernets pour faire la porte. Récit d’une soirée rocambolesque.

Ruben Steiger
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Ruben Steiger
Nassim Jaafri-Hayani (GSHC) et Liam Yuhki Deussen (Kloten) ont pris la pose ensemble vendredi soir aux Vernets.

Nassim Jaafri-Hayani (GSHC) et Liam Yuhki Deussen (Kloten) ont pris la pose ensemble vendredi soir aux Vernets.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

C’était la belle image d’une folle soirée aux Vernets. Vendredi, après le match remporté par Genève-Servette contre Kloten (6-4), Nassim Jaafri-Hayani (18 ans) et Liam Yuhki Deussen (18 ans) ont pris la pose, avec le sourire, afin d’immortaliser le moment hors du commun et absolument inattendu qu’ils venaient de vivre.

Le premier a disputé ses premières minutes en National League en remplaçant Robert Mayer, sorti sonné après un choc à la tête à la fin du deuxième tiers, à la 44e minute. Le deuxième a été contraint de venir en urgence depuis Kloten car l’habituel portier titulaire, le Finlandais Juha Metsola, s’est senti mal lors du trajet en bus et n’était pas en mesure de jouer.

Après la photo souvenir, les deux juniors ont poursuivi la discussion dans la zone mixte pendant quelques instants. «Il m’a félicité pour mon match et m’a souhaité le meilleur pour la suite, explique Nassim Jaafri-Hayani avec un grand sourire. On a aussi rigolé de la situation spéciale qui nous était arrivée.» Récit de leur incroyable vendredi.

Jaafri-Hayani: «Un moment qui restera gravé à vie dans ma mémoire»

Le sourire ne quittait plus le visage de Nassim Jaafri-Hayani vendredi après le duel entre Genève-Servette et Kloten.

Le sourire ne quittait plus le visage de Nassim Jaafri-Hayani vendredi après le duel entre Genève-Servette et Kloten.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Honneur au vainqueur. Nassim Jaafri-Hayani n’était pas censé être sur le banc des Aigles face aux Aviateurs. L’habituel dernier rempart des M20 a appris vendredi matin, après l’entraînement matinal, qu’il ferait la porte avec l’équipe fanion. Ceci en raison d’une légère gêne ressentie par Gauthier Descloux.

«J’ai eu une poussée d’adrénaline quand j’ai appris la nouvelle, raconte-t-il. C’était ma première convocation avec les professionnels, j’attendais cela depuis le début de la saison.» En salle de presse, on demande aux officiels genevois comment se prononce son nom de famille au cas où il devait jouer. Requête effectuée sur le ton de la boutade tant la probabilité était infime. «On dit seulement Jaafri», nous répondent-ils.

Seul un coup du sort pouvait propulser le néophyte devant les filets. Il s’est produit à la 44e minute lorsque Robert Mayer a filé directement au vestiaire. Le junior a dû se lancer dans le grand bain sans échauffement. Après avoir encaissé un goal sur son premier tir (46e, 4-3), il a réalisé deux arrêts de grande classe pour maintenir l’avance du GSHC.

Nassim Jaafri-Hayani n’aurait pas pu rêver mieux pour son premier match en National League.

Nassim Jaafri-Hayani n’aurait pas pu rêver mieux pour son premier match en National League.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

«Tout est allé très vite. Quand j’ai compris que je devais y aller, j’ai essayé de me calmer, détaille-t-il. Mes coéquipiers m’ont aidé en m’encourageant et en me disant de prendre du plaisir. Je vais aller revoir les images de l’arrêt que j’ai fait en fin de match car il rend ce moment encore plus magique.»

Nassim Jaafri-Hayani a même été célébré par le Parterre Nord. «J’ai vécu une soirée incroyable. Elle restera gravée pour toujours dans ma mémoire. Je ne pouvais pas rêver mieux comme premier match.»

Le deuxième pourrait arriver plus vite que prévu si Robert Mayer et Gauthier Descloux venaient à manquer à l’appel ce samedi à Rapperswil. «Je serais prêt à remettre ça, mais il me faut d’abord une bonne nuit de sommeil, même si je pense que je vais avoir de la peine à le trouver», conclut-il avec une joie communicative.

Deussen: «J’ai appris la nouvelle en revenant de l’école»

Liam Yukhi Deussen est arrivé en retard sur le banc en raison de la circulation entre Lausanne et Genève. Une situation qui l’a fait sourire lui et son entraîneur Larry Mitchell.

Liam Yukhi Deussen est arrivé en retard sur le banc en raison de la circulation entre Lausanne et Genève. Une situation qui l’a fait sourire lui et son entraîneur Larry Mitchell.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Liam Yuhki Deussen n’avait pas prévu de passer son vendredi soir aux Vernets. «J’ai appris la nouvelle en revenant de l’école, décrit-il. On m’a appelé et on m’a demandé si je pouvais venir en urgence à Genève pour faire la porte.»

Ni une ni deux, le cerbère né à São Paulo (Brésil) a changé son programme et a filé à la stimo arena de Kloten pour préparer ses affaires le plus rapidement possible. Il y avait tout de même un problème de taille pour se rendre à Genève. «Je n’ai pas encore mon permis de conduire», rigole l’international junior, né le 12 octobre 2005.

Quelle est la solution qui a été trouvée? Liam Yuhki Deussen a voyagé dans le bus de la sécurité. Celui qui véhicule les personnes encadrant les supporters visiteurs lors des déplacements à l’extérieur. 

Deuxième problème, le trafic chargé, comme chaque vendredi, entre Lausanne et Genève. «Quand je suis arrivé aux Vernets, la rencontre avait déjà commencé, se marre-t-il. Par conséquent, je n’ai pas eu l’occasion de m’échauffer. C’était une préparation de match vraiment anormale.»

Liam Yuhki Deussen a vécu une journée pleine de rebondissements.

Liam Yuhki Deussen a vécu une journée pleine de rebondissements.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Contrairement à Nassim Jaafri-Hayani, le portier zurichois n’a pas bénéficié d’un petit coup de pouce du destin et devra encore patienter avant de griffer une glace de National League pour la première fois de sa carrière. Et ce n’est peut-être pas plus mal à en croire le principal intéressé.

«Habituellement, je suis toujours prêt à jouer, mais avec le contexte de ce soir (ndlr: vendredi) et cette préparation tronquée, j’aurais peut-être eu quelques difficultés à être mentalement dans le match. Pour Nassim aussi c’était spécial. Mais en tant que jeune gardien, tu ne peux jamais savoir à quoi ressemblera ta première fois, ni la choisir. Il faut simplement faire en sorte d’être prêt.»

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