France: «Mort cérébrale» pour l’ado heurté par une voiture de police

L’adolescent grièvement blessé dans une collision avec un véhicule de police, mercredi, à Élancourt près de Paris, annoncé mort peu après les faits, se trouve «en état de mort cérébrale», a indiqué, jeudi, le Parquet de Versailles.

Mercredi soir, le Ministère public avait initialement assuré que le décès de Sefa, âgé de 16 ans, était «confirmé» et avait été «annoncé à la famille». L’avocat de sa famille l’a contredit jeudi en affirmant que le «décès n’avait pas été annoncé à la famille, qui est à l’hôpital». Dans un entretien accordé au média Brut, l’avocat a jugé «totalement irrespectueux à l’égard de la famille de parler de décès, alors que l’hôpital ne l’a pas annoncé à la famille».

Selon des sources policières, l’adolescent est accusé d’un refus d’obtempérer, alors qu’il circulait, en fin d’après-midi, à Élancourt, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Paris, au guidon d’un motocross. Il a ensuite été «suivi à distance» par une voiture de police, selon les mêmes sources. À une intersection, le deux-roues est entré en collision avec «un autre véhicule de police».

Deux enquêtes ont été ouvertes peu après les faits: une pour «refus d’obtempérer», confiée à la sûreté territoriale des Yvelines, l’autre pour «blessures involontaires par conducteur», confiée à l’Inspection générale de la police nationale. Les deux policiers au volant des deux véhicules impliqués ont été placés en garde à vue dès mercredi, dans le cadre de cette dernière procédure.

Ces gardes à vue ont été levées jeudi, sans poursuite à ce stade, et une information judiciaire sera ouverte «dans les jours qui viennent», a précisé le Parquet.

L’avocat de la famille a affirmé n’avoir «aucune incertitude» sur les circonstances du choc. «Par des images, on voit les traces du choc entre le véhicule et la moto, donc il n’y a aucune incertitude sur la question: le véhicule de police a bien percuté la moto», a-t-il asséné.

Il a également annoncé son intention de déposer une plainte pour «tentative d’homicide volontaire, qui pourrait malheureusement se transformer en homicide volontaire». Il a en outre souhaité un dépaysement de l’enquête, au motif que les policiers des Yvelines et le Parquet de Versailles sont, a-t-il estimé, «dans l’incapacité de gérer cette affaire de manière sereine et objective».

Gérald Darmanin a ordonné, selon son cabinet, le déploiement jeudi à Élancourt de la CRS 8, une unité spécialisée dans les violences urbaines. Un escadron de gendarmes mobiles avait été envoyé dès mercredi soir pour prévenir d’éventuels troubles dans cette ville de 25’000 habitants.