SantéL’OFSP rappelle aux médecins comment réagir face au botulisme
Le botulisme reste une maladie rare en Suisse. L’OFSP rappelle que les médecins ont l’obligation de déclarer tout cas suspect de botulisme alimentaire.
En Suisse, les médecins ont l’obligation depuis 1987 de déclarer les cas suspects de botulisme à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). En 36 ans, 45 cas ont ainsi été recensés. Cette maladie restant rare dans notre pays, l’OFSP publie ce lundi un article rappelant, tant pour les médecins que pour les laboratoires, les modalités de la déclaration et la marche à suivre pour le diagnostic en laboratoire et la commande d’antitoxine.
Quand un médecin suspecte un cas de botulisme alimentaire (voir encadré) nécessitant un diagnostic en laboratoire, il se doit de le déclarer dans les deux heures au service du médecin cantonal compétent. Ce dernier avertit à son tour l’OFSP. En parallèle, les laboratoires effectuent des analyses pour confirmer rapidement la présence ou non de la bactérie provoquant la toxine botulique.
Antitoxine nécessaire
Si un cas se confirme, le traitement est principalement «symptomatique des manifestations paralytiques avec une surveillance médicale intensive, le soutien des fonctions vitales et la respiration artificielle», explique l’OFSP. Une antitoxine doit rapidement être administrée pour «neutraliser les toxines circulantes». Elle se commande auprès du Centre suisse d’information toxicologique. En cas de commande, ce dernier informe la Pharmacie de l’armée – elle dispose de BAT, l’antitoxine botulique heptavalente d’Emergent BioSolutions Canada Inc. À noter que «ce produit n’étant pas autorisé en Suisse, la responsabilité de son utilisation incombe entièrement au professionnel de la santé qui effectue le traitement», poursuit l’OFSP.
«Avec le traitement, le taux de létalité du botulisme alimentaire se situe entre 5 et 10%. La convalescence peut durer plusieurs mois», conclut l’OFSP.
Le botulisme
Le botulisme est «une intoxication provoquée par la toxine botulique, qui peut entraîner des paralysies mortelles», rappelle l’OFSP. La toxine botulique, «l’un des plus puissants poisons connus», est produite par la bactérie Clostridium botulinum. Les types A, B, E et F peuvent provoquer des intoxications chez l’être humain. La principale voie d’infection est un empoisonnement après l’ingestion d’aliments contenant la toxine (botulisme alimentaire) mais il est aussi possible d’absorber la toxine à partir d’une plaie infectée (botulisme par blessure). Il existe aussi une forme infantile de la maladie survenant généralement chez les enfants de moins d’un an. À noter que depuis 2008, seule la forme alimentaire doit être déclarée.