Hockey sur glaceJulien Vauclair: «J’étais l’ultime option»
Pour son premier match à la bande vendredi à Bienne, le successeur de Gary Sheehan n’est pas parvenu à briser la spirale négative de l’équipe ajoulote. Cela sera-t-il plus concluant samedi lors de la venue de Zurich?
- par
- Julien Boegli
Mettons tout de suite les choses au clair: diriger le HC Ajoie vendredi à Bienne n’a jamais été dans ses intentions. «Je l’ai dit dès le début, j’étais l’ultime option», concède Julien Vauclair. C’est pourtant bien lui qui terminera le championnat sur le banc ajoulot.
Dans cet intense rush final qui verra le dernier de classe de National League disputer 10 rencontres en 16 jours sans autre perspective sportive que de retrouver un peu le moral et tenter d’enrayer enfin cette interminable série de revers (19 à ce jour), ce dépannage momentané, une première pour lui à ce poste, n’est pas idéal. «Malheureusement, les deux candidats à qui j’étais prêt à offrir le poste immédiatement et pour la saison prochaine ont refusé (réd: Serge Pelletier et Sean Simpson). La deuxième solution était de mettre la main sur quelqu’un qui puisse finir l’exercice.»
«15 jours compliqués»
Ce «quelqu’un» aurait pu être Yorick Treille. Entraîneur adjoint de l’équipe nationale de France et sélectionneur des M20 tricolores, l’ancien joueur de Genève-Servette n’a finalement pas été libéré par la fédération française. «On a travaillé sur ce dossier jusqu’au week-end dernier, on était prêts à l’intégrer dès lundi. Sitôt cette piste tombée à l’eau, il a fallu partir à la recherche de quelqu’un d’autre», relate Vauclair. «Il ne faisait toutefois aucun sens d’embaucher une personne deux jours avant la reprise à Bienne.»
Nommé directeur sportif du club de Porrentruy le 19 janvier, l’ancien défenseur international de 42 ans assurera donc l’intérim jusqu’au 12 mars assisté de Frédéric Rothen, le responsable des M20 ajoulots. Faute d’autre solution, la dernière option a été activée. Et elle n’est pas idéale, encore une fois. Car Vauclair a actuellement d’autres chats à fouetter. Dans les bureaux, les dossiers à régler sont nombreux. Et avec 10 matches inscrits au calendrier en une quinzaine de jours, cela ne lui laisse guère le temps de traiter ce pour quoi il a été engagé il y a cinq semaines.
«Au lieu de bosser à 100% sur mon job de manager, je le commencerai à 13h, après l’entraînement sur glace et les analyses vidéos», accorde le Vincent Léchenne 2.0. «Ce sont 15 jours compliqués avant un retour au calme. J’essaie d’y voir un côté positif. Dès la mi-mars, j’aurai le temps de parler avec les candidats potentiels et passer les évaluations sans le stress et la pression de devoir prendre une décision rapidement.»
Retrouver le sourire
Vendredi à Bienne, le HCA version Vauclair a tenu tête pendant une demi-heure à un collectif seelandais pas très adroit en zone offensive, avant de perdre le fil en l’espace de sept minutes. «La plan de match a été bien respecté pendant 50 minutes. Mais on a connu un trou lors de la seconde moitié de la deuxième période. On a commencé à forcer offensivement sans aucune raison, on a perdu des hommes en zone adverse. Cela nous coûte le match. On s’attendait à souffrir, ça a été le cas. On a souvent été dominés. Mais l’équipe s’est battue, l’effort était visible et je l’ai d’ailleurs félicitée pour cela. Je regrette quand même ce moment d’absence durant lequel nos vieux démons sont réapparus.»
Son plan de route pour les deux semaines restantes ? «Amener des sourires dans le vestiaire et regonfler le moral», admet-il. Un moral, on l’imagine, au fond du bac, malgré un répit olympique d’un mois et un changement d’entraîneurs qui ont permis d’oublier temporairement la réalité de la compétition et ce chapitre douloureux que les hockeyeurs jurassiens continuent d’écrire en caractères gras.