FootballYann Sommer: «J’ai signé à l’Inter, parce que c’est l’Inter»
Le gardien de l’équipe de Suisse a retrouvé de la vitalité dans son nouveau club, après six mois chaotiques au Bayern Munich.
- par
- Valentin Schnorhk Saint-Gall
L’accueil peut surprendre. Yann Sommer ne s’y attendait pas. Vendredi, face à la presse deux jours avant Suisse-Biélorussie (dimanche 18 heures à Saint-Gall), il a raconté la scène. «La première chose que chaque joueur qui arrive à l’Inter fait est de passer des tests médicaux. La deuxième, c’est de parler avec le chef des ultras, décrit le gardien suisse, qui a signé cet été avec le club milanais. La discussion était en italien, donc il fallait traduire. Mais ce que j’ai compris, c’est que le club est important. Ce qu’on nous demande, c’est de tout donner pour le club.»
Sans doute que Yann Sommer avait besoin de ça. Sans doute qu’il avait besoin qu’on lui témoigne de la confiance. Sans doute qu’il lui fallait autre chose, après six mois chaotiques au Bayern Munich, où «c’était simplement trop, il s’est passé trop de choses entre les départs et les arrivées, les mouvements dans le club, en dehors du terrain, etc.». Référence au licenciement de Julian Nagelsmann, à l’arrivée de Thomas Tuchel, au départ d’une partie de la direction. Bref, un quotidien agité. Très agité. Trop agité.
Des garanties à l’Inter
Sommer a vu le Bayern Munich. Il l’a pratiqué jusqu’à glaner un titre de champion d’Allemagne sur le fil. Mais peut-être que cela suffit comme ça. «Honnêtement, lorsque j’ai signé l’hiver passé, je ne me suis jamais dit que je ne ferai que six mois puis que je partirai, a nuancé le gardien de 34 ans vendredi. Nous sommes allés en famille à Munich, avec le but de nous installer sur la durée, même si je savais que cela pouvait aussi se passer ainsi, avec le retour possible de Manuel Neuer.» Celui-ci n’est toujours pas revenu au jeu, mais Sommer a tout de même choisi de ne pas rester à Munich.
En Italie, le natif de Morges découvre autre chose. Ce n’est pas plus calme pour autant. «Mais la passion y est différente, évoque-t-il. On sent vraiment que le club compte dans la vie des gens. Le football y est quelque chose de très émotionnel.» Et Sommer est moins dans l’œil du cyclone, même s’il admet ne pas le savoir, «parce que je ne comprends pas encore très bien la langue».
Mais pourquoi ce choix de signer à l’Inter? «C’est simple: parce que c’est l’Inter, tranche-t-il. Il y a beaucoup de traditions, c’est un grand club, le stade de San Siro y est fantastique, il y a les supporters, l’équipe est top, on peut y avoir du succès. Et puis, il y avait aussi la possibilité d’y être numéro un pendant plusieurs années. Ça a bien sûr joué.» C’est peut-être ce qu’il faut retenir: en signant en Nerazzurro, Sommer s’assurait un avenir.
La concurrence de Kobel repoussée
Au plus haut niveau, déjà, puisque le gardien formé à Bâle s’est engagé avec le finaliste de la dernière Ligue des champions et le principal favori au titre de champion d’Italie. Aussi, il pouvait difficilement mieux tomber, mieux correspondre aux qualités attendues, puisqu’il remplace André Onana (parti à Manchester United), qui s’inscrivait pleinement dans le projet interiste notamment pour la qualité de son jeu au pied. Cela compte beaucoup pour l’entraîneur Simone Inzaghi («Il y a beaucoup de tactique avec lui, notamment au niveau défensif, et c’est un bon caractère»), et c’est ainsi que Sommer peut se démarquer aussi.
De quoi évacuer la concurrence au poste de gardien de but en équipe de Suisse, forcément. Gregor Kobel trépigne, mais le portier du Borussia Dortmund devra encore patienter. «Je ne sais pas quand je m’arrêterai», a-t-il malicieusement souri. En signant à l’Inter, Sommer a retrouvé un élan. Pour le plus grand bonheur d’à peu près tout le monde. Sauf, peut-être, de Kobel.