FOOTBALLSuper League: les spectateurs romands ont boudé la reprise
En ce tout début de saison, les chiffres des affluences à Servette, Sion et Lausanne sont désolants. Aucun des trois clubs n’a dépassé la barre des 5000 personnes.
- par
- Nicolas Jacquier
Le coup d’envoi de la saison 2021-2022 a été marquée par le retour des spectateurs dans les stades de Super League notamment. Après des mois d’attente et de huis-clos en raison de la pandémie, on guettait impatiemment le comportement du public sans savoir comment il allait se comporter. Celui-ci allait-il répondre massivement? Ou les mesures sanitaires mises en place (places assises, certificat Covid...) allaient-elles plutôt refroidir les supporters potentiels?
Après deux journées, la réponse varie considérablement d’un endroit à l’autre, et plus encore d’une région linguistique à l’autre. Alors qu’à Lucerne (13’200 spectateurs lors de la première journée) et à Saint-Gall (12’500 spectateurs réunis au Kybunpark dimanche passé), le public a répondu présent en nombre, les chiffres des affluences en Suisse Romande, en comparaison, n’ont pas décollé.
40’000 spectateurs à Berne contre 7’000 à Genève
En deux matches, dont l’un de Conférence League contre Molde, Servette n’a ainsi réussi à attirer que 7’067 spectateurs à la Praille - ils étaient à peine plus de 3’200 pour la venue de Lugano. Dans le même temps (avec là aussi deux rencontres à domicile), Young Boys a évolué devant plus de 40’000 spectateurs cumulés contre Slovan Bratislava le 28 juillet et Grasshopper trois jours plus tard .
Après des mois de privation, comment expliquer ce manque d’intérêt populaire au bout du lac? De tous temps, on sait le public genevois, plutôt événementiel, difficile à déplacer; on peut aussi évoquer les vacances, la météo capricieuse, etc… bref, il y a(ura) toujours une excuse. Il n’empêche que le décalage avec le Wankdorf ou le Parc Saint-Jacques est flagrant.
Ce n’est pas beaucoup mieux à Tourbillon, où le derby du Rhône, à l’occasion des trois coups du championnat, s’était disputé devant seulement 4’000 personnes. En Valais, les restrictions sanitaires, plus sévères qu’ailleurs avec l’introduction d’un billet nominatif, ne semblent pas avoir recueilli l’adhésion des spectateurs. Ceux-ci seront-ils forcément plus nombreux samedi pour la réception d’YB? Après la déroute dominicale du FC Sion à Bâle, on peut en douter.
Troisième club romand, Lausanne est finalement celui qui s’en sort le mieux jusqu’à présent. Près de 5’000 spectateurs à la Tuilière pour un premier événement avec du public depuis l’inauguration du stade, c’est certes toujours moins que ce qu’espéraient les dirigeants vaudois mais cela demeure malgré tout une affluence acceptable. «On est un peu déçu sans trop l’être non plus, note le nouveau vice-président Vincent Steinmann. Une fois que les vacances seront terminées, on aimerait pouvoir tourner avec une moyenne de 6’000 spectateurs à domicile.»
Pour Lausanne comme pour Sion du reste, la difficulté actuelle vient plutôt d’un très mauvais départ sportif, les deux clubs n’ayant pas encore engrangé le moindre point. Ce qui pourrait avoir comme conséquence de retenir les spectateurs indécis à la maison.
Défection des ultras
S’il entend renouveler son public comme ses dirigeants l’espèrent, en ciblant notamment les jeunes citadins, Lausanne aurait tout intérêt à ramener quelque chose de son nouveau déplacement au Letzigrund, qui le verra affronter ce samedi le Grasshopper d’un certain Giorgio Contini… Un succès au bord de la Limmat ne manquerait pas de booster la location pour la venue du FC Bâle à la Tuilière, le 22 août.
Sans surprise, la palme de l’affluence la plus misérable revient jusqu’à présent au FC Lugano, avec 2’120 spectateurs contre Zurich lors de la journée inaugurale.
En Super League, les clubs sont aussi confrontés à la défection des ultras, dont la grève larvée en raison de leur opposition aux contraintes sanitaires, a contribué à la spectaculaire baisse des affluences. Enfin, surtout de ce côté-ci de la Sarine…