ClimatL’année 2023 a battu de nombreux records
Le record du jour le plus chaud appartient désormais au 6 juillet 2023. Mais l’an passé a franchi d’autres records.
Si 2023 a établi un nouveau record de température moyenne sur une année entière, elle marque aussi une nette rupture avec le passé en ayant battu des dizaines de références journalières mondiales, selon les données de l’observatoire européen Copernicus, analysées par l’AFP.
Ces données, publiées mardi, portent sur la température moyenne dans le monde, chaque jour du 1er janvier 1940 au 31 décembre 2023. Sur les près de 30’700 jours écoulés depuis 1940, les 46 journées les plus chaudes ont été mesurées en 2023, en juillet et août, pendant l’été de l’hémisphère nord.
Record du 6 juillet
Le record du jour le plus chaud appartient désormais au 6 juillet 2023, avec une température moyenne mondiale de 17,08°C. Le précédent record journalier, établi le 14 août 2016 avec 16,79°C, est non seulement effacé, mais renvoyé au 47e rang.
L’année 2023 a été 1,48 degré plus chaude dans le monde que le climat de l’ère pré-industrielle, a annoncé mardi le service européen Copernicus, confirmant qu’il s’agit de l’année la plus chaude de l’histoire pour la planète. «2023 a connu une température mondiale moyenne de 14,98°C, soit 0,17°C au-dessus du record annuel précédent en 2016», a mesuré l’observatoire européen dont les données remontent à 1850.
Ces températures «dépassent probablement celles de toutes les périodes depuis au moins 100’000 ans», a commenté Samantha Burgess, cheffe adjointe du service sur le changement climatique de Copernicus (C3S).
Un degré de plus chaque jour
Les 17 et 18 novembre sont eux aussi entrés dans une zone jusqu’alors inconnue, avec pour la première fois dans l’histoire des mesures quotidiennes 2°C plus chaudes que les moyennes pour le même jour à l’époque pré-industrielle (1850-1900), la période de référence utilisée par l’ONU.
De manière également inédite, tous les jours de l’année en 2023 ont été au minimum 1°C plus chauds que les normales pré-industrielles. Sur près de la moitié de l’année (173 jours), cette anomalie a dépassé le seuil de +1,5°C, devenu l’objectif emblématique de l’accord de Paris. Cela représente 47,4% des jours de l’année, très loin des observations passées: en 2016, précédente année record, seulement 77 jours (21% de l’année) avaient surpassé ce niveau, franchi pour la première fois en 2015.
«Poursuivre les efforts»
Ces données ne signifient pas que l’objectif de l’accord de Paris («poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à +1,5°C») a été officiellement dépassé, précise l’observatoire Copernicus, car celui-ci se réfère à des moyennes climatiques mesurées sur des périodes beaucoup plus longues, d’«au moins 20 ans». Pour autant, les anomalies journalières montrent que la météo que connaissait la Terre avant 1900 s’éloigne de plus en plus.
Ainsi, le mois d’octobre 2023, en plein automne de l’hémisphère nord, a été aussi chaud que la moyenne des mois d’août de l’époque pré-industrielle (15,3°C), avant l’effet de la combustion des énergies fossiles sur le climat. La dernière fois que la Terre a connu une journée moins de 0,5°C plus chaude que la moyenne 1850-1900 pour la même journée, c’était le 24 juin 2008. Et pour trouver une journée plus froide que sa moyenne 1850-1900, il faut remonter jusqu’au… 8 octobre 1992, il y a plus de 31 ans.
Des océans très chauds
Les températures moyennes de la surface des océans en 2023 «se sont maintenues à un niveau élevé et inhabituel, atteignant des niveaux records saisonniers d’avril à décembre», alimentés par le retour du phénomène climatique El Niño, a annoncé mardi le service européen Copernicus.
Ces températures inédites depuis neuf mois menacent la vie marine, augmentent l’intensité des tempêtes et réchauffent l’atmosphère. Elles sont particulièrement scrutées par les climatologues, compte tenu du rôle majeur de régulateur du climat joué par les océans, qui absorbent plus de 90% de l’excès de chaleur causée par l’activité humaine.