Votations fédérales du 18 juin: un troisième vote surprise sur la loi Covid-19

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Votations fédérales du 18 juinUn troisième vote surprise sur la loi Covid-19

Alors que la pandémie semble bel et bien derrière nous, les opposants à la politique sanitaire fédérale veulent mettre un terme plus tôt à cette loi de circonstances.

Eric Felley
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Eric Felley
Pour les opposants, la loi Covid-19 est perçue comme une entrave aux libertés fondamentales.

Pour les opposants, la loi Covid-19 est perçue comme une entrave aux libertés fondamentales.

20min/Matthias Spicher

La loi Covid-10 a été votée pour la première fois au Parlement en septembre 2020. Depuis elle n’a cessé d’être aménagée. Elle a fait déjà l’objet de deux votations populaires en 2021. Le peuple l’a acceptée par 60% des voix lors de la votation du 13 juin 2021 concernant les aides financières. Le 28 novembre suivant, il a confirmé par 62% des voix au sujet du certificat et de la vaccination. Une troisième votation aura lieu le 18 juin 2023. Pourquoi?

En septembre 2022, le Parlement a décidé de prolonger certains de ses aspects jusqu’en juin 2024. Pour le Conseil fédéral, la prolongation se justifie par prudence: «Bien que la pandémie se soit entre-temps fortement atténuée, écrit l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), il est difficile de prédire de manière fiable son évolution future. Le Parlement a donc prolongé certaines dispositions de la loi Covid-19 jusqu’en juin 2024. Cette décision permettrait aux autorités d’agir rapidement si la situation devait se dégrader fortement».

Certificat et SwissCovid

Concrètement, la loi conserve le concept de protection des personnes vulnérables (travail à domicile), la mise sur le marché simplifiée de médicaments contre le Covid-19, la libre circulation des frontaliers, la délivrance du certificat Covid et la base légale pour l’application de traçage SwissCovid. Si cette prolongation est rejetée par le peuple le 18 juin, ces dispositions seront abrogées à mi-décembre 2023.

Une loi discriminatoire

Un référendum a été lancé par les milieux opposés à la politique sanitaire fédérale, particulièrement actifs en Suisse alémanique. Le référendum, muni de 60’000 signatures, a été déposé le 30 mars dernier à Berne par le président de l’association Mass-Voll, Nicolas Rimoldi, et le coprésident des Amis de la Constitution, Roland Bühlmann. Pour les Amis de la Constitution: «La loi Covid continue d’assurer au Conseil fédéral un pouvoir supplémentaire qu’il peut réactiver si nécessaire. Le certificat discriminatoire et déplorable, qui favorise une société à deux vitesses, n’est pas abandonné et repart pour deux années supplémentaires».

Voyage et médicaments

Mardi 2 mai, Alain Berset a défendu la prolongation de cette loi, qui garantit une base légale pour pouvoir émettre des certificats Covid en cas de besoin: «On ne sait pas comment les pays vont se comporter l’automne prochain, a-t-il dit. Certains continuent d’exiger une preuve de vaccination ou un test négatif, comme le Brésil ou l’Indonésie». Le chef de la Santé a insisté sur le fait que la prolongation permettait de financer des médicaments prometteurs qui sont sur le point d’aboutir. «Ils marchent mieux que je ne l’imaginais et on a besoin de cette prolongation pour les financer jusqu’au bout».

Tous les partis appellent à soutenir cette prolongation, sauf l’UDC qui soutient le référendum.

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