AllemagneNouvelles arrestations dans l’enquête sur le coup d’Etat déjoué
Cinq mois après le démantèlement d’un groupuscule armé d’extrême droite qui voulait attaquer le Bundestag, la justice a annoncé mardi l’interpellation de trois nouveaux putshistes présumés.
Trois nouveaux suspects ont été arrêtés en Allemagne dans le cadre de l’enquête sur un réseau extrémiste démantelé il y a quelques mois et suspecté d’avoir préparé un coup d’Etat, a indiqué mardi la justice allemande.
«Nouvel ordre étatique»
«Les accusés sont fortement soupçonnés d’appartenance à une organisation terroriste», a indiqué le parquet fédéral dans un communiqué à propos de ces nouvelles arrestations. Elles interviennent cinq mois après le démantèlement d’un groupuscule armé organisé autour d’une juge, d’un aristocrate, d’actuels et anciens officiers de la Bundeswehr, mis en cause pour avoir voulu renverser les institutions démocratiques et attaquer le Bundestag.
Parmi les nouveaux suspects, une femme, Johanna F., aurait participé aux réunions pour préparer le putsch et négocier un «nouvel ordre étatique avec les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale». De plus, elle serait entrée en contact avec un consul russe pour obtenir son soutien, précise le communiqué.
140’000 euros de dons
Un autre membre présumé, Steffen W., est soupçonné d’avoir joué un rôle dans la milice armée du réseau et d’avoir fourni une formation militaire. «Il a planifié la reprise d’une ancienne caserne (...) et a établi des listes de besoins en armes et munitions», détaille le parquet qui indique l’avoir placé en détention provisoire. Le troisième suspect aurait soutenu financièrement le groupe à hauteur de 140’000 euros de dons.
Ce réseau se réclame de l’idéologie des «Reichsbürger», «Citoyens du Reich» opposés aux institutions républicaines, qui a connu un essor notable depuis les restrictions contre le Covid-19. Ils auraient prévu de porter au pouvoir le prince Reuss Henri XIII, descendant d’une lignée aristocratique allemande, avec l’appui de cellules armées qu’ils avaient commencé à organiser.
Au moins 21’000 membres
Mouvance hétérogène, les Reichsbürger rassembleraient, selon les autorités, au moins 21’000 personnes, dont une partie prête à la violence, mêlant néonazis, nostalgiques de l’empire allemand, complotistes, antivax et personnes aux croyances ésotériques.
Un autre groupuscule est jugé depuis la semaine dernière en Allemagne pour avoir aussi projeté un putsch, et l’enlèvement du ministre de la Santé.