Motocyclisme: Márquez-Ducati: c’est fait!

Márquez quittant Honda pour rejoindre Ducati, c’est officiel. Il s’agit, tout le monde l’aura compris… d’Alex Márquez, qui va mettre fin à sa collaboration avec le team LCR-Honda de Lucio Cecchinello pour rejoindre l’équipe Gresini-Ducati, où il prendra la place, aux côtés de Fabio de Giannantonio, d’Enea Bastianini. Bastianini, triple vainqueur de ce début de saison, aura le statut de pilote d’usine dès l’an prochain chez Ducati, même si on ne sait pas encore s’il roulera sous les couleurs du team officiel ou celles de Pramac.

Ils ont essayé, ils ont compris que c’était peine perdue: blessés respectivement il y a deux semaines (Canet, dans un accident de la circulation) et il y a huit jours (Pol Espargaró, lors de la première séance d’essais libres du GP d’Allemagne), les deux Espagnols ont renoncé à poursuivre leur week-end néerlandais.

Canet, qui avait subi une commotion lors de l’accident dans lequel sa Chevrolet Corvette avait été détruite, souffrait aussi d’une fracture du nez, d’où des saignements incessants dès qu’il remontait sur sa moto. Le pilote Moto2 était néanmoins parvenu à terminer le GP d’Allemagne (neuvième) mais le mal a empiré à Assen; samedi, après une nouvelle tentative, Canet et les médecins des GP ont dit stop, le troisième du classement intermédiaire du championnat subira une opération nasale lundi, en Espagne.

Quant à Pol Espargaró, ses côtes froissées au Sachsenring ne lui permettaient plus de respirer normalement; vendredi matin sous la pluie, il avait pu tenir son rang mais l’après-midi, sur la piste sèche, c’était trop. Le petit frère d’Aleix avait même de la peine à parler; il va, lui aussi, subir de nouveaux examens en début de semaine.

Abonné désormais aux victoires, que ce soit en championnat du monde Supersport ou, comme ici à Assen, sur le front de la Coupe F.I.M. MotoE, Dominique Aegerter connaît parfaitement le goût du champagne – enfin, du vin mousseux! – offert traditionnellement aux vainqueurs. Qui s’empressent, après deux ou trois golées, d’asperger leurs voisins de podium et le peuple au pied d’icelui. Du gâchis? «Mais non», rigole le vainqueur à répétition, «quand on redescend du podium, juste derrière, il y a encore pour chacun une grande bouteille, bien bouchée.» À boire, bien sûr, avec modération…  

Vainqueur à répétition sur deux fronts, capable de rouler avec tous les types de motos, Dominique Aegerter doit logiquement crouler sous les offres en vue de 2023. Pas du tout, au contraire: «Nous étudions toutes les pistes, mais il n’y a rien de concret. J’en saurai peut-être un peu plus à Most (mondial Supersport) à la fin juillet», explique Kevin Aegerter, le frère et manager de «Domi». Le rêve – ce serait pure logique –, serait de rester dans le second championnat du monde en termes d’intérêt, mais d’y passer dans la catégorie reine, la classe Superbike. Il y a quelques contacts avec le deuxième team officiel Yamaha, qui aligne actuellement le Japonais Nozane et l’Américain Gerloff; mais ceux-ci représentent des marchés beaucoup plus importants que la petite Suisse et que, désormais, la valeur sportive n’est qu’un élément secondaire dans les choix.

«Même en Supersport, je n’ai pas reçu la moindre offre d’une autre marque», soupire Dominique Aegerter, bien placé pour défendre victorieusement le titre mondial acquis l’an dernier. La MotoE, avec les nouvelles machines (Ducati fournira dès l’an prochain la grille de la Coupe F.I.M.)? «Si je trouve quelque chose en Superbike, non, je ne pourrai pas une fois encore doubler les deux championnats. Mais d’un autre côté, que me rapporterait d’accepter un guidon SBK dans un team dont les moyens techniques (donc économiques) ne me permettraient pas de me battre devant?» Pour les Aegerter, à Rohrbach, les vacances – courtes, les prochaines courses Supersport sont fixées aux 16 et 17 juillet, à Donington – seront studieuses. Pas que là…