Football: Yverdon craint le pire pour Varol Tasar

Varol Tasar s’est écroulé au quart d’heure de ce match contre Bâle. Un gémissement de douleur. Un genou qui gonfle. Et c’est peut-être une saison qui change de tournure à Yverdon. Parce que jusqu’ici, le destin offensif du club nord-vaudois a très souvent dépendu de la bonne ou mauvaise forme de son ailier prêté par Lucerne. Avec six buts et quatre passes décisives, Tasar est l’atout yverdonnois le plus sûr.

Rejouera-t-il cette saison? On a déjà le droit d’en douter. Bien sûr, aucun diagnostic n’avait encore été posé samedi soir. «J’ai peur que ce soit grave, soufflait son entraîneur Alessandro Mangiarratti samedi. Sa blessure a été un petit choc pour l’équipe.» Evacué sur civière, les larmes aux yeux, Tasar peut craindre d’être arrêté un moment. L’Allemand de 27 ans a en tout cas été emmené à l’hôpital dès sa sortie du terrain.

Qu’elle se compte en semaines ou en mois, l’asbence qui s’annonce pose en tout cas bien des questions à Mangiarratti et à son entraîneur. «Si Varol devait être absent longtemps, nous devrons simplement faire sans. Personne n’est indispensable, même s’il y a des joueurs importants pour l’équipe. Si ça se trouve, le but du maintien sera inscrit par un joueur qui n’a pas joué un match», positivait le gardien Paul Bernardoni.

Sauf que, dans les faits, Yverdon ne sait pas vraiment ce qu’est la vie sans Tasar. Ce dernier n’a manqué qu’un match depuis le début de saison: il était suspendu en décembre à Saint-Gall, lorsque les Nord-Vaudois s’étaient inclinés 4-0. Et les 75 minutes jouées sans lui samedi n’ont pas inspiré beaucoup de sérénité.

Qui pourrait être son remplaçant? À sa sortie contre Bâle, c’est Christopher Lungoyi qui est entré en jeu. Et force est d’admettre que le Genevois de 23 ans inspire plus de crispation que de confiance. L’ailier prêté par la Juventus ne manque surtout pas de talent. Mais ses choix de jeu ont tendance à agacer, en témoignent les quelques sifflets qui ont fini par tomber de la tribune principale du Municipal samedi.

Parce que lorsqu’il doit tirer, il ne le fait pas. Lorsqu’il doit passer, il tend à foncer dans le tas. Et puis, parfois, un éclair de génie vient rappeler toutes les promesses qui l’ont entourée depuis ses premières heures dans le football professionnel. Un dilemme pour Mangiarratti, qui lui a préféré Marley Aké depuis le début de l’année.

Reste que, les solutions à ce poste ne sont pas non plus légion pour Yverdon: il y a Mauro Rodrigues qui peut l’occuper. On peut imaginer aussi que Dominic Corness soit utilisé sur un côté. Bref, cela impose de se triturer le cerveau. C’est donc ça, la vie qu’Yverdon risque sans Tasar.