Société: Les transgenres vénézuéliens veulent pouvoir changer de prénom

Publié

SociétéLes transgenres vénézuéliens veulent pouvoir changer de prénom

Des militants transgenres étaient enchaînés mardi sur des bancs publics devant l’immeuble du Défenseur des droits du Venezuela, à Caracas, pour réclamer le respect de droits acquis.

Des membres de la communauté LGBT+, dont l’un en fauteuil roulant, restent enchaînés à un banc pour protester contre le manque d’attention à leurs revendications de genre devant le bâtiment du Défenseur des droits à Caracas, le 22 novembre 2022.

Des membres de la communauté LGBT+, dont l’un en fauteuil roulant, restent enchaînés à un banc pour protester contre le manque d’attention à leurs revendications de genre devant le bâtiment du Défenseur des droits à Caracas, le 22 novembre 2022.

AFP

«Le Venezuela n’est pas le Qatar», pouvait-on lire sur l’une des banderoles de ces militants liés depuis lundi par une chaîne fermée par un cadenas, en référence à la criminalisation de l’homosexualité dans le pays hôte de la Coupe du monde 2022.

Si la loi vénézuélienne autorise le changement de prénom, les personnes transgenres rencontrent des obstacles pour y parvenir, explique Paul Martucci de l’ONG Transcending Borders. «Lorsque vous vous présentez à un entretien d’embauche avec l’image et l’expression de votre genre, on vous dit qu’on ne peut pas vous donner le poste parce que votre carte d’identité porte un autre prénom, qui ne correspond pas à la personne qui postule», illustre-t-il.

Avec d’autres militants LGBT+, Paul Martucci participe depuis lundi à la manifestation d’une durée indéterminée qui entend réclamer en outre la possibilité de se marier et la dépénalisation de l’homosexualité dans l’armée. Ce dernier évoque également les violences policières: «Lorsque la police vous demande votre carte d’identité et voit qu’elle ne correspond pas à votre sexe, elle vous dit que vous avez une carte d’identité qui n’est pas la vôtre, puis vient le «matraqueo» (corruption), l’extorsion et le psycho-terrorisme.»

«Victimes d’omission»

«La population la plus vulnérable est la population trans», estime Koddy Campos, un autre militant. «Elle n’a pas accès à l’éducation, il y a des trans qui sont retirés des écoles, des universités, ils n’ont pas d’emploi». Il assure aussi que par crainte de discrimination, beaucoup choisissent de ne pas se rendre dans les centres de santé. «Il y a plus de dix ans, nous avons introduit le projet de loi sur le mariage pour tous à l’Assemblée nationale.

Nous sommes victimes d’omission: ne pas vouloir parler de la question est aussi une discrimination», estime-t-il, soulignant que la communauté n’a pas réussi à faire abroger un article du code militaire qui prévoit de un à trois ans de prison pour les «actes contre nature» commis par des membres des forces armées vénézuéliennes. «Nous sommes loin derrière tous les changements qui ont eu lieu dans les Amérique», déplore Koddy Campos.

(AFP)

Ton opinion

3 commentaires