FootballSion va devoir trouver autre chose
Les Valaisans n’ont pas fait tant d’efforts durant le mercato pour laisser Mario Balotelli sur le banc. Mais sa place n’est probablement pas dans le cœur du jeu, où il a largement ralenti un FC Sion battu dimanche.
- par
- Florian Vaney
C’est un problème d’équipe, un problème de club, un problème complexe. Le genre qui ne se présente généralement pas à un club suisse. Seulement voilà. Le FC Sion a fait l’acquisition d’un grand nom du football et la réalité sportive depuis son arrivée est formelle: l’équipe tourne mieux sans lui qu’avec. Il serait injuste de considérer Mario Balotelli comme un joueur tellement à part qu’il échappe au besoin de temps d’adaptation. Son apport au club aux 13 Coupes de Suisse se mesurera sur la durée. Le fait est que les Sédunois ne peuvent traiter l’Italien comme ils le feraient avec un transfert de seconde zone, l’envoyer au fond du banc, attendre un déclic ou alors qu’on l’oublie. Maintenant qu’il est là, il faut en faire quelque chose.
L’essai de dimanche s’est avéré peu concluant, si ce n’est pour rappeler aux Valaisans ce qui fait leur force depuis la reprise: la mobilité au milieu du terrain. Positionné derrière le ou les attaquants, suivant le système et la mi-temps, Mario Balotelli s’est inscrit en décalage avec les bases du succès sédunois. Peu de mouvement, peu de travail défensif, une propension à prendre sans vraiment redonner. La sanction a pris la forme d’une défaite frustrante (1-3). Parce que Winterthour n’avait encore pas remporté le moindre match depuis sa promotion. Parce que Sion vaut infiniment mieux que ça.
Les trois enseignements de la rencontre
Discussions avec ses coéquipiers, frustration, geste d’humeur: Mario Balotelli a montré une forme d’implication corporelle dimanche. En réponse ou non aux rumeurs disant qu’il ne se plaît pas en Valais. Si c’est une façon de montrer qu’il compte amener du succès à Tourbillon, c’est un bon premier pas. Couplé à sa puissance et aux problèmes parfois insolubles qu’il pose à ses adversaires lorsqu’il s’agit de défendre sur lui, le cocktail pourrait s’avérer gagnant. Seulement…
Seulement l’Italien se trouve en décalage complet avec les bases du succès valaisan de ce début de saison. Paolo Tramezzani espère retrouver Musa Araz (blessé) à l’entraînement mardi et le retour du Fribourgeois dans l’entrejeu devrait permettre de ne plus être tenté par l’expérience «Balotelli dans le cœur du jeu». Le numéro 45 était presque introuvable pour ses coéquipiers. Lorsqu’il a reçu le ballon, le Transalpin est quasi systématiquement parti en quête du geste du match. Sans succès. Il faudra trouver autre chose. Sans quoi, les Valaisans arpentent une pente glissante.
En plus d’avoir réalisé quelques parades décisives, Timothy Fayulu a du cran. L’ancien gardien du FC Sion n’a pas hésité à s’attirer les sifflets du public de Tourbillon dès les premiers instants du match. C’est une constante depuis la reprise, Winterthour vit bien avec un score de parité. Tenir le 0-0 constituant une victoire en soi pour les Zurichois, leur gardien joue le jeu et grappille allégrement quelques secondes à chaque fois qu’il en a l’occasion. Ça agace lorsque le score est nul, ça énerve lorsqu’il tourne en faveur de «Winti», ça peut carrément rendre dingue lorsque la fin du match approche. Dimanche, c’est aussi comme ça que le néo-promu a construit son premier succès de l’exercice. Patiemment. Il rend la lanterne rouge à son voisin du FC Zurich.
La déception: le milieu valaisan
Il manquait quelqu’un dans l’entrejeu du FC Sion. Sans Musa Araz, Anto Grgic et Denis-Will Poha ont paru plus effacés qu’à l’habitude. Ce trio-là se complète, s’équilibre et une absence peut vite compter double. Wylan Cyprien, entré pour la seconde période, saura-t-il s’immiscer dans la rotation?
La décla’
La statistique
37 ans. C’est la durée qui séparait Winterthour de sa dernière victoire en Super League. Forcément, lorsqu’on a passé les 36 dernières saisons en deuxième division… Ça rend la défaite valaisanne un peu moins pardonnable.
L’avenir en une question
Comment s’appuyer sur les forces de Mario Balotelli en minimisant ses défauts et sans déséquilibrer toute une équipe? La réponse se trouve peut-être dans la surface adverse. L’Italien n’y a touché que deux ballons (dont son penalty) dimanche.