Jeux olympiques d’hiverLa Suisse n’aura pas ses Jeux olympiques d’hiver en 2030
Le Comité international olympique n’a pas retenu la candidature de la Suisse en vue des Jeux olympiques 2030 et 2034. Le dossier français lui a été préféré.
- par
- Rebecca Garcia
L’idée de voir prochainement des Jeux olympiques d’hiver dans le pays a connu un coup d’arrêt. Le Comité international olympique (CIO) ne s’est pas montré totalement convaincu par le projet helvétique. Il a renoncé à passer à l’étape supérieure avec la Suisse en vue de l’attribution des Jeux d’hiver 2030 et 2034. Il l’inclut par contre dans un «dialogue privilégié» jusqu’à 2027, et lui suggère de se concentrer sur l’organisation de Jeux en 2038 ou même de 2042 avec une copie révisée.
La Suède étant aussi écartée, seul le dossier français a franchi le cap. La candidature portée par les régions Auvergne - Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est inscrite mercredi comme la seule à mériter le statut «d’hôte pressenti» pour 2030. L’officialisation de la France comme hôte devrait avoir lieu en juillet 2024, au terme d’un vote des membres du comité exécutif du CIO. Les JO 2034 seraient quant à eux attribués à Salt Lake City (USA).
Repousser l’échéance
La Suisse a-t-elle jeté ses forces en vain? Pas forcément. Karl Stoss, qui s’est fait la voix de l’exécutif olympique, estime que les Suisses pourraient se concentrer sur les Jeux olympiques d’hiver, prévus en 2038. Dans la foulée de l’annonce du CIO, le comité suisse a accepté de revoir ses plans. «Nous avions en vue les Jeux olympiques et paralympiques de 2030 ou 2034. Mais dans le sport, il faut savoir être flexible», a admis Jürg Stahl, président de Swiss Olympic, dans un communiqué transmis à la presse mercredi soir. Il concède que le projet peut encore être développé avec l’aide du CIO. Jusqu’à aboutir à une formule convaincante aux yeux de tous.
Les différentes personnes portant le projet helvétique ont opté pour l’optimisme. «La porte s’est grandement ouverte pour la Suisse en vue de l’organisation de Jeux en 2038», a de son côté commenté Ruth Wipfli Steinegger, la coprésidente de l’association Switzerland 203X. «Nous avons davantage de temps pour élaborer des propositions concrètes sur des questions centrales telles que l’héritage, la durabilité, les sites de compétition, les transports, les finances ou la sécurité», a relativisé Thomas Rechberger, le CEO de l’association.
La date semble bien éloignée, mais les instances olympiques estiment que ce temps est nécessaire pour que le dossier suisse se présente avec davantage de garanties. Les deux parties seront en «dialogue privilégié» jusqu’à la fin de l’année 2027. «Il y a une tradition à organiser des référendums lorsque certaines limites financières sont dépassées», a expliqué Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques. Il espère que la Suisse pourra régler ce point dans le futur.
Autre problème soulevé par Karl Stoss: le projet suisse n’a pas présenté de village olympique à proprement parler. «Il y a beaucoup de sites de compétition intéressants, a plaidé le président de la Commission pour le futur hôte des Jeux olympiques d’hiver avant d’y ajouter un bémol. Il nous faut un plan directeur beaucoup plus complet. Il faut que l’esprit olympique aille au village olympique.» Le plan décentralisé que proposait la Suisse visait à être durable et à s’appuyer sur les infrastructures existantes. Il lui coûte finalement des points dans sa candidature.
Soutien relatif
Quid des coûts
Souvent décriés pour les coûts engendrés, les Jeux olympiques s’appuyaient sur des fonds privés. La contribution du CIO (710 millions de francs) comptait presque pour la moitié du budget d’organisation (1,5 milliard de francs). Le sponsoring et la vente des billets s’y seraient ajoutés, tout comme un soutien des cantons et de la Confédération pour les Jeux paralympiques ainsi que pour les domaines de l’héritage et de la sécurité.