Guerre Israël-Hamas«Nous en avons assez! Le gouvernement est une bande d’idiots»
Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens se sont rassemblés samedi soir à Tel-Aviv, appelant à des élections anticipées et à la démission du gouvernement.

Des manifestants israéliens lors d’ un rassemblement anti-gouvernemental appelant à sa démission, à Tel-Aviv, le 6 janvier 2024.
AFP«Nous en avons assez! Nous en avons assez! Le gouvernement est une bande d’idiots. Ils nous mènent vers un endroit horrible. Ils nous mènent vers un avenir innommable. Bibi Netanyahu et tous ses autres idiots sont en train de ruiner Israël et de détruire tout ce que nous espérions et rêvions», a déclaré, samedi à Tel-Aviv, un manifestant à l’AFP Shachaf Netzer, 54 ans.
«Besoin d’un nouveau gouvernement
«Nous avons besoin de nouvelles élections. Nous avons besoin d’un nouveau gouvernement. Nous avons besoin d’un nouveau dirigeant», a-t-il ajouté alors que l’opposition israélienne avait appelé au départ de Benjamin Netanyahu, affirmant que celui-ci n’avait pas la «confiance» de la population pour mener une campagne militaire à Gaza.
L’offensive israélienne a rasé des quartiers entiers de Gaza et déplacé 1,9 million de personnes – 85% de la population d’après l’ONU – qui manquent d’eau, de nourriture, de médicaments et de soins, avec des hôpitaux pour la plupart hors service. Au point que Gaza est «tout simplement devenue inhabitable», «un lieu de mort et de désespoir», a déploré ce week-end le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths.
«Risque d’embrasement»
«Israël a proclamé son objectif d’éradiquer le Hamas. Il doit y avoir un autre moyen d’éradiquer le Hamas qui ne provoquerait pas autant de morts», a plaidé samedi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en visite au Liban, où il a jugé «absolument nécessaire» d’éviter un conflit régional. Mais les tensions vont crescendo depuis l’élimination près de Beyrouth du N.2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans une frappe aérienne attribuée à Israël et qui a entraîné samedi la «riposte initiale» du Hezbollah avec un barrage de roquettes tirées vers une base militaire israélienne.
En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires des Etats-Unis se sont aussi multipliées depuis le 7 octobre, tandis que les rebelles Houthis au Yémen – soutenus par l’Iran comme le Hamas et le Hezbollah – perturbent le trafic maritime mondial en mer Rouge en y attaquant des navires en «soutien» aux Palestiniens de Gaza.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé samedi son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, pour exhorter «l’Iran et ses affidés» à cesser «immédiatement» leurs «actions déstabilisatrices» alors que «le risque d’embrasement régional n’a jamais été aussi important». Pendant ce temps, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve dimanche en Jordanie dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient visant à juguler cette escalade.