Dérèglement climatiqueL’année 2022 est la plus chaude jamais mesurée en France
Selon les estimations de Météo France, la température annuelle moyenne pour l’ensemble de l’année sera comprise entre 14,2 °C et 14,6 °C. Loin devant le record de 2020 avec 14,07 °C.
L’année 2022 est d’ores et déjà «la plus chaude» jamais mesurée en France depuis le début des relevés en 1900, a annoncé mercredi Météo France, qui estime qu’elle est le «symptôme du changement climatique en France». Selon les différentes hypothèses pour décembre, la température annuelle de l’ensemble de l’année 2022 sera comprise entre 14,2 °C (si décembre s’avère froid) et 14,6 °C (décembre chaud). Loin devant le précédent record de 2020 avec 14,07 °C.
«Tous les mois de l’année ont été plus chauds que la normale, à l’exception des mois de janvier et d’avril» souligne l’agence météorologique dans une note. L’année a été marquée par plusieurs épisodes de chaleur: trois vagues cet été (15 au 19 juin, 12 au 25 juillet et 31 juillet au 13 août), soit un record de 33 jours, et deux hors saison (en mai et fin octobre).
Même la Bretagne a été touchée par des feux de forêt
Ces températures hors normes ont été accompagnées de nombreux événements extrêmes, comme une «sécheresse historique», des feux de forêt notamment en Gironde et dans des régions habituellement peu ou pas sujettes à ce type de phénomènes comme la Bretagne, des canicules océaniques en Méditerranée et des orages violents comme celui en Corse le 18 août qui avait provoqué 5 morts.
La pluviométrie annuelle devrait présenter en moyenne un déficit de 15 à 25% par rapport à la normale, avec deux mois record en mai (déficit de 60%) et juillet (-85%), qui sont les plus secs depuis le début des mesures en 1959. L’année la plus sèche en France reste 1989, avec un déficit de 25%.
Une température record qui sera normale en 2050
Selon Météo France, les fortes chaleurs sont devenues plus fréquentes ces dernières années: 8 des 10 années les plus chaudes depuis le début du XXe siècle sont postérieures à 2010. Ce réchauffement est favorisé par le changement climatique d’origine humaine. Ainsi, les vagues de chaleur estivales de 2022 auraient été «hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique», indique l’organisme public.
Les études estiment que cette période «aurait été quasiment impossible dans un climat non réchauffé par l’homme»: ces épisodes de chaleur ont été rendus «environ 500 fois plus probables avec le changement climatique d’origine anthropique», c’est-à-dire causé par l’homme, «et de 1,5 à 1,9 degré plus chauds». «Très chaude eu égard au climat actuel, l’année 2022 deviendra «normale» au milieu du XXIe siècle», conclut Météo France.