FootballAlain Geiger: «Je pars par la grande porte»
Non sans émotions, l’entraîneur servettien a fait ses adieux au Stade de Genève jeudi, après le match nul 3-3 contre Bâle. Mais il y a encore un objectif à aller chercher lundi à Lucerne.
- par
- Valentin Schnorhk Genève
Parce qu’il sait être loquace, Alain Geiger a parfois tendance à se perdre. Et cela peut lui arriver de commettre des oublis qu’il ne se pardonne pas. Imaginez donc, mercredi, lors de la conférence de presse d’avant-match contre Bâle, il avait refait l’histoire des présidents servettiens en oubliant de citer Carlo Lavizzari, l’homme qui l’avait engagé en tant que joueur à Servette, alors qu’il avait à peine 20 ans. Alors jeudi, au beau milieu de l’après-match du 3-3 contre les Rhénans, il s’est interrompu pour corriger son erreur a posteriori. Après cinq ans, on lui doit bien d’accéder à sa requête et de retranscrire ces quelques mots.
«Hier, j’ai oublié Carlo Lavizzari, mais j’aimerais aussi le citer, commence-t-il. Parce qu’en 1981, il est venu à la maison, et nous avons rédigé le contrat avec mon père sur la table de la cuisine. C’est ce qui fait que je suis revenu à Servette comme entraîneur, avec l’ambition de laisser une trace. Je remercie Carlo pour bonheur qu’il a offert à moi et ma famille. C’est grâce à ce premier passage de joueur que je suis là aujourd’hui. Et je pars de Servette avec beaucoup de joie.»
Pas de repos
Non sans émotions, non plus. Jeudi, la Praille et Alain Geiger se sont fait leurs adieux. Il y a d’abord eu ce portrait géant dressé en Tribune Nord, pour accompagner un message de remerciements et le placer dans le panthéon grenat. «C’était une photo des années 1980, s’est marré le technicien. Je voulais blaguer là-dessus. Et puis, je me suis rendu qu’aucun de mes joueurs n’était né. Moi, j’étais tout jeune, tout gamin. Les supporters ont été fantastiques. Il y a vraiment un climat spécial à Genève, où les supporters connaissent les aspects du jeu.» Si bien que, il y a cinq ans, nombreux ont commencé par douter. Avant de s’incliner devant lui et donc de l’aduler.
Tout au long de la journée. Il a par exemple reçu des cadeaux (notamment un clafoutis, pour marquer les références régulières du coach aux cerises) de la part des supporters. Beaucoup de messages. «J’ai passé la journée à recevoir des SMS, sourit-il. Alors je n’ai pas vraiment pu me reposer cet après-midi. Mais pour moi, c’est une belle sortie. J’ai passé cinq années fantastiques ici. Mais c’est comme ça. Je pars par la grande porte, avec beaucoup de joie. En tant qu’entraîneur, nous faisons un métier très difficile, nous devons assembler tout un puzzle, mais sans pouvoir vraiment le faire. L’intelligence de mes dirigeants m’aura aidé.»
Un dernier objectif lundi
Et puis, sinon, jeudi, il y a aussi eu une rencontre. Un match nul 3-3 contre Bâle. Ce n’était pas forcément le premier des thèmes, mais tout de même, il s’est imposé. «Une fois qu’on est dedans, on le vit à fond, rassure Geiger. Pour le spectacle, c’était un bon match, une bonne publicité pour le football. Il faut accepter ce résultat, parce que c’était un adversaire de qualité. Et tout sera ouvert pour lundi, avec ce dernier match à Lucerne. Il faudra être plus solide défensivement, mais y aller pour gagner.» Une victoire, ou un meilleur résultat que Lugano (qui ira à Zurich dans le même temps), assurera la deuxième place à Servette.
Le dernier objectif d’Alain Geiger. «Pour l’instant, je me sens encore complètement sécurité par le fait que j’ai tout le monde à mes côtés, je suis en pleine action. Après, ce sera plus difficile. Sans la compétition, sans les entraînements, il y aura un vide. Tout va s’arrêter.» Savourons l’instant.