Cyclisme: En bonne équipière, Elise Chabbey attend son heure

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CyclismeEn bonne équipière, Elise Chabbey attend son heure

La Genevoise de 29 ans a de bonnes jambes mais se soumet volontiers à la tactique d’équipe. Elle participe cette semaine aux Ardennaises en Belgique, des courses qu’elle aime.

Robin Carrel Liège
par
Robin Carrel Liège
La Suissesse à l’avant, sur Paris-Roubaix.

La Suissesse à l’avant, sur Paris-Roubaix.

IMAGO/frontalvision.com

La coureuse de la formation Canyon//SRAM Racing a la frite en ce début de saison. Mais ses classements dans les dernières épreuves de l’UCI Women WorldTour ne le reflètent pas forcément. Une quatrième place sur la Flèche Brabançonne, une onzième sur le Tour des Flandres, un seizième rang sur Paris-Roubaix, c’est costaud, c’est sûr. D’autant plus qu’Elise Chabbey est surtout une équipière de luxe. Aller ainsi gratter un classement honorable, dans ces conditions, c’est impressionnant.

Un peu frustrant, aussi, pour la Genevoise, qui doit penser en premier lieu à préparer le terrain à sa leader, la Polonaise Katarzyna Niewiadoma. «C’est comme ça dans mon équipe. Toutes les filles se mettent à la planche pour la favorite, explique la Suissesse, quelques heures avant la Flèche Wallonne et son fameux Mur de Huy final au programme de mercredi. Personnellement, en étant une bonne coéquipière, j’espère que ça me permettra un autre jour de me montrer aussi. C’est difficile d’être cantonnée à ce rôle-là quand on est en forme. Mais si ma collègue gagne, c’est une belle récompense.»

Elle a vécu la frustration en direct lors du dernier Paris-Roubaix. Dans un groupe de poursuivantes, à quelques longueurs des échappées pendant de longs kilomètres qui finiront par se disputer la victoire, Elise Chabbey a dû «rester au chaud» parce qu’une de ses collègues était à l’avant. Pourtant, devant la télévision, on se disait tous que la Genevoise avait clairement la force pour aller jouer devant… Le cyclisme a beau être un sport individuel couru en équipe, le maillot porté détermine la stratégie de course, surtout à l’heure des oreillettes reines. «J’avais une coéquipière devant, ce n’était pas à moi de rouler et c’était une situation compliquée, explique-t-elle. Mais ensuite elle a été lâchée par les filles de devant et je n’avais plus de collègues pour m’aider. J’ai fini très frustrée, parce que je n’ai pas pu faire grand-chose. Car à Roubaix, on ne sait jamais ce qui peut arriver…»

«La leader, c’est clair, c’est Katarzyna, complète celle qui avait remporté une étape du Tour de Suisse il y a deux ans. J’ai tout de même carte blanche pour me glisser dans une échappée. mais je ne suis pas la coureuse protégée sur la fin des courses, alors que j’ai peut-être les jambes pour l’être. Peut-être qu’une fois, ça jouera pour moi… Sur ces Ardennaises, comme je suis un peu une cycliste passe-partout, ça peut être intéressant. Mais elles conviennent aussi à Katarzyna. On a de toute façon les moyens d’être offensives sur cette épreuve.»

Il faudra l’être, et même demander le concours d’autres équipes, pour mettre à mal le collectif de la Team SD Worx, qui pédale sur un nuage depuis le début de l’exercice. La formation néerlandaise a gagné cette année, entre autres, l’Amstel Gold Race, les Strade Bianche, À travers la Flandre (Demi Vollering), le Grand Prix de l’Escaut (Lorena Wiebes), le Tour des Flandres (Lotte Kopecky) et Gant-Wevelgem (Marlen Reusser). «Elles ne sont pas cinq jambes au-dessus, mais elles jouent parfaitement leurs cartes et sont fortes tactiquement, explique Elise Chabbey. On veut aussi montrer qu’on est capables d’être là jusqu’au bout cette semaine. Il faudra que nous soyons agressives, pour essayer de les esseuler.»

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