BienneUn détenu est retrouvé dans un état critique, il décède à l’hôpital
Un Suisse de 36 ans a été retrouvé hier matin dans un état critique dans sa cellule de la prison régionale de Bienne, avant de décéder à l’hôpital. Le mois dernier, c’était un suicide.
- par
- Vincent Donzé
La police cantonale bernoise annonce aujourd’hui le décès d’un détenu de la prison régionale de Bienne. Cet homme de 36 ans a été découvert mardi matin dans un état critique, dans sa cellule. «Des soins d’urgence lui ont immédiatement été prodigués avant l’arrivée d’une équipe d’ambulanciers qui l’a conduit à l’hôpital», précise la police.
Le détenu placé en détention préventive est décédé dans l’après-midi. «Une enquête est ouverte afin de clarifier les causes et circonstances du décès», précise la police cantonale, dont le poste est situé à côté de la prison. Les investigations sont placées sous la direction du Ministère public régional du Jura bernois-Seeland.
Le mois dernier
Dans son édition d’aujourd’hui, suite au suicide le mois dernier dans la même prison d’un homme de 58 ans, quelques heures après son arrestation, «Le Journal du Jura» relève qu’au cours des dix dernières années, 329 personnes ont trouvé la mort en détention dans le pays, dont près de la moitié par un suicide. Selon l’Office fédéral de la statistique, la moitié de ces décès ont eu lieu en détention préventive.
Interrogé par «Le Journal du Jura», un avocat bernois spécialisé dans la défense pénale attribue le taux important de décès en détention provisoire à des conditions «vraiment inhumaines», plus rigides que celles de l’exécution des peines. Les détenus séjourneraient dans une «minuscule cellule individuelle», en ne bénéficiant que de courtes promenades et de visites réduites au minimum.
Situation paradoxale
En préventive, relève «Le Journal du Jura», les détenus ne peuvent utiliser ni téléphone portable, ni ordinateur, pour éviter tout risque de dissimulation de preuves. Une situation jugée paradoxale, les personnes placées en détention provisoires étant considérées comme innocentes, aucune audience n’ayant encore eu lieu.
Un professeur universitaire de droit public relève que «c’est surtout en début de détention que les personnes à risque devraient être surveillées 24h/24». Une mission difficile à réaliser dans de petites prisons disposant d’un minimum de personnel. «Un suicide peu après l’incarcération a souvent lieu sous le coup de l’émotion, après le choc lié à la détention», selon le professeur cité par «Le Journal du Jura».
Dans les prisons helvétiques, un examen médical souvent réalisé par un infirmier doit se dérouler dans les 24 heures suivant l’arrestation. Ce contrôle vise à déterminer l’état physique, mais aussi psychique du détenu.