Guerre au Proche-OrientLes propalestiniens ont donné de la voix à Genève
Un millier de personnes ont manifesté jeudi soir à la place des Nations, à Genève. Mais l’UDC demande d’interdire toute manifestation en faveur des Palestiniens.
- par
- Eric Felley
Jeudi en fin d’après-midi, un millier de personnes se sont retrouvées sur la place des Nations à Genève. Ils avaient répondu à l’appel de l’Association des victimes de la torture en Tunisie pour soutenir le peuple palestinien dans ces heures sombres, où leurs compatriotes sont bombardés à Gaza. À cette occasion, son vice-président, Adel Mejri, a exprimé son soutien à la cause palestinienne, cité par «20 minutes»: : «Nous dénonçons les crimes de l’État d’Israël à Gaza! (…) La résistance en Palestine, ce n’est pas du terrorisme, c’est de la légitime défense».
La foule a repris des slogans hostiles à l’État hébreu: «Israël criminel, Israël assassin, l’ONU ne fait rien!» «Pas de paix sans justice!» ou «L’Occident complice!» Le directeur du Centre islamique de Genève, Hani Ramadan, était parmi les orateurs. Il a notamment dénoncé «Les premiers responsables sont les colonisateurs et les agresseurs, pas les colonisés et les agressés». Factuellement, il a mis en doute l’assassinat de bébés dans le sud d’Israël lors de l’attaque de samedi dernier…
Manifestation autorisée
Dans ce contexte tendu, une autre pancarte accusait Israël de «terrorisme d’État», faisant allusion à la volonté du Conseil fédéral et du Parlement de placer dorénavant le Hamas sur la liste des organisations terroristes. Adel Mejri a demandé de renoncer à cette idée: «Ne faites pas cette gaffe, ne mettez pas le Hamas sur la liste des terroristes.» Il a également remercié les autorités genevoises d’avoir autorisé ce rassemblement.
Réagissant à ces événements, l’UDC a envoyé un communiqué jeudi soir: «Il ne doit pas y avoir de manifestations de solidarité avec les terroristes en Suisse. Les manifestations et événements propalestiniens doivent être immédiatement interdits. La liberté de manifester ne doit pas être utilisée à des fins d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme».
En France, le Ministère de l’intérieur a décidé d’interdire de telles manifestations, mais dans plusieurs villes, en premier lieu à Paris. La préfecture de police de la capitale craint que ces rassemblements soient «le théâtre d’attitudes, de propos et de gestes, principalement à caractère anti-juif, incitant à la haine raciale et faisant l’apologie des attaques terroristes perpétrées ces derniers jours au Moyen-Orient». Mais des manifestants ont passé outre jeudi soir cette interdiction