JuraIls se battent pour une école vieille de 403 ans
Des parents d’élèves ont lancé une pétition à Porrentruy pour sauver un collège privé.
- par
- Vincent Donzé
À la rue de l’Église, les jours de l’école Sainte-Ursule sont comptés à Porrentruy: ce collège vieux de 403 ans fermera ses portes à la fin de l’année scolaire. Motif, les préinscriptions sont insuffisantes, suite à l’annonce de l’augmentation des écolages nécessaires pour pérenniser les activités sans risque d’hypothéquer le bâtiment qui reviendra à la Congrégation des sœurs Sainte-Ursule de Fribourg.
Quarante inscriptions, voire 80 en comptant les indécis, c’est trop peu, d’autant que la moitié des familles sont de condition «assez modeste». La décision a été prise mardi dernier par le conseil de fondation. Son président a confié au «Quotidien Jurassien» avoir pris «comme un coup de pelle à neige dans la figure».
Verser 45 francs
Lundi dernier, des parents d’élèves ont lancé une pétition avec le soutien de la direction et des enseignants. L’objectif de «Sauvons Sainte-Ursule», c’est de convaincre 30% des Jurassiens de verser 45 francs. «L’école serait sauvée», indiquent les initiateurs de cet appel de fonds. Mais il s’agit aussi de consolider ce collège: 40 à 60 inscriptions supplémentaires sont nécessaires.
À Sainte-Ursule, les élèves sont âgés de 3 à 16 ans, de la prématernelle à la 11H. Ce collège primaire et secondaire est perçu comme une école complémentaire au service public. Avec un horaire en continu, elle est particulièrement utile à des parents français travaillant en Suisse.
«L’annonce de la fermeture de Sainte-Ursule a été un choc, d’abord pour toutes les familles concernées et ensuite pour la population. Les enfants sont bouleversés et manifestent leur incompréhension et leur attachement à l’école», a indiqué sur Facebook Isabelle Oeuvray, coordinatrice de la pétition.
Profondément ancrée
Selon les signataires, l’histoire de l’école est «profondément ancrée dans le paysage patrimonial et éducatif» de Porrentruy. L’école Sainte-Ursule a, selon eux, «connu bien des soubresauts au fil des siècles», mais elle a «toujours su rebondir et s’adapter».
«Les horaires élargis et l’accueil préscolaire ont été déterminants dans le choix qu’ont fait certains parents», précisent Isabelle Oeuvray et son équipe. Les enfants ont, paraît-il, l’habitude de vivre, d’échanger et de travailler dans un espace différent, avec une pédagogie adaptée à leur rythme.
Nouveaux réfugiés
L’école publique est en capacité d’absorber les élèves de Sainte-Ursule, mais l’arrivée de nombreux réfugiés avec des enfants est évoquée pour justifier le maintien de cette école. «Chaque enfant a droit à une prise en charge digne et bienveillante», précisent les initiateurs de la pétition en ligne intitulée «Sauvons l’école Sainte-Ursule de Porrentruy».
Leur question: «Pourquoi envisager d’ouvrir des classes ailleurs alors qu’elles existent déjà?». Leur réponse: «Il suffit de mettre en adéquation les besoins et l’offre existante».