Bienne – Enfermé dans la chambre froide d’une pizzeria

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BienneEnfermé dans la chambre froide d’une pizzeria

Quatre Kurdes auraient torturé un compatriote qui les espionnait pour le compte des services secrets turcs.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Assez grande pour y enfermer quelqu’un, la chambre froide d’un restaurant affiche un maximum de 5°, au contraire d’un congélateur affiche -18°.

Assez grande pour y enfermer quelqu’un, la chambre froide d’un restaurant affiche un maximum de 5°, au contraire d’un congélateur affiche -18°.

Lematin.ch/Vincent Donzé

Un espion a-t-il été enfermé dans la chambre froide d’une pizzeria biennoise, à la cave, un jour du printemps 2019? Selon la «Sonntags Zeitung», quatre Kurdes auraient séquestré un compatriote qui les espionnait pour le compte des services secrets turcs.

La victime aurait été mise au frais à deux reprises, durant dix minutes, les pieds nus, dans le but de lui arracher des aveux. Elle aurait été rouée de coups et menacée de mort six heures durant. Les suspects auraient dit qu’ils allaient «lui briser tous les os», le démembrer et le laisser dans la chambre froide jusqu’au lendemain. Les bourreaux s’étaient emparés des photos de ses enfants.

Lésions corporelles

Le quatuor placé en détention provisoire a été inculpé de séquestration et de lésion corporelle. C’est lors d’une opération d’espionnage qui aurait dégénéré que ces quatre Kurdes auraient martyrisé un requérant d’asile turc alors âgé de 37 ans, présenté comme taupe.

Le Ministère public Jura bernois-Seeland a porté plainte contre les quatre présumés tortionnaires accusés de séquestration, tentative de contrainte et lésions corporelles, selon la «Sonntags Zeitung».

La victime est un requérant qui travaillait comme pizzaiolo dans un établissement biennois, un emploi qui lui aurait servi de couverture pour espionner le propriétaire kurde, mais aussi dénoncer son père et son frère aux autorités turques, deux hommes qui ont été arrêtés lors d’un séjour en Turquie.

Historique des chats

Le pizzaiolo est également poursuivi par le Ministère public de la Confédération pour espionnage, une accusation basée sur l’historique des messages relevés sur son téléphone portable.

Selon la «Sonntags Zeitung», six personnes auraient participé à la séquestration de l’espion présumé. L’une d’elles n’a pas pu être identifiée. Le meneur serait un cadre de haut rang de la branche suisse du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il est en fuite.

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