Iran: cinq nouvelles condamnations à mort liées aux manifs

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IranCinq nouvelles condamnations à mort liées aux manifestations

Selon la justice iranienne, les accusés auraient tué un paramilitaire lors des protestations faisant suite à la mort de Mahsa Amini, jeune femme arrêtée par la police des mœurs.

La mort de Mahsa Amini a soulevé une vague de révolte en Iran et suscité de nombreuses manifestations de soutien au peuple iranien, partout dans le monde, comme ici fin septembre à Istanbul, en Turquie.


La mort de Mahsa Amini a soulevé une vague de révolte en Iran et suscité de nombreuses manifestations de soutien au peuple iranien, partout dans le monde, comme ici fin septembre à Istanbul, en Turquie.

AFP

La justice iranienne a annoncé mardi avoir prononcé la peine capitale à l’encontre de cinq personnes pour avoir tué un paramilitaire lors des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini. La mort du paramilitaire a eu lieu le 3 novembre, près du cimetière de Karaj, à l’ouest de Téhéran, lors d’un rassemblement marquant le 40e jour de deuil suivant le décès de la manifestante de 22 ans. Selon l’accusation, les cinq condamnés avaient attaqué l’agent de sécurité qui n’était pas armé, l’avaient déshabillé, poignardé, frappé puis avaient traîné son corps nu dans la rue.

Les cinq condamnés à la peine capitale ont été reconnus coupables lundi, de la mort de Ruhollah Ajamian, membre de la milice Bassidj, liée aux Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a déclaré Massoud Setayeshi. Ils étaient poursuivis pour «corruption sur terre», l’un des chefs d’accusation les plus graves du Code pénal iranien, et pour «crimes contre la sécurité du pays, contre l’intégrité physique des personnes et de graves troubles à l’ordre public».

Des mineurs envoyés en prison pour longtemps

Par ailleurs, onze personnes, dont trois mineurs, ont été condamnées à de «longues peines d’emprisonnement», a ajouté Massoud Setayeshi. Une femme a été également condamnée mais il n’a pas précisé sa peine. Ces jugements sont susceptibles d’appel devant la Cour suprême, mais il est rare que cette instance revienne sur une condamnation à mort décidée en première instance par un tribunal révolutionnaire.

Onze condamnations à mort ont déjà été prononcées dans le cadre des troubles qui ont démarré le 16 septembre dernier. Les manifestations ont été provoquées par la mort d’une jeune Kurde iranienne, décédée après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique prévoyant notamment le port du voile pour les femmes.

Des «saboteurs» téléguidés par des pays étrangers

Les autorités voient dans les manifestations qui secouent le pays des «émeutes» et accusent régulièrement les États-Unis et leurs alliés occidentaux ainsi que des groupes kurdes basés à l’étranger d’être les instigateurs de ce mouvement de protestation sans précédent. Elles ont arrêté des milliers de personnes et ont fait état de la mort de quelque 300 personnes, incluant manifestants et forces de sécurité.

Les Gardiens de la Révolution ont annoncé mardi l’arrestation de douze personnes accusées d’appartenir à un «groupe de saboteurs» ayant des liens avec des pays européens. «Les membres de ce réseau, sous la conduite d’agents contre-révolutionnaires vivant en Allemagne et aux Pays-Bas, ont tenté de se procurer des armes et avaient l’intention (…) de mener des activités contre la sécurité nationale», ont indiqué les Gardiens de la Révolution de la province de Markazi (centre) dans un communiqué cité par l’agence Tasnim.

(AFP)

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