Football: Sion décroche une victoire tombée de nulle part

L’un des avantages d’une pause internationale, c’est de croire que cela peut changer les choses. Qu’une formation apparue jusque-là en perdition se métamorphosera, que tout repartira autrement après la coupure du championnat. Avec des «losers» confirmés transformés en vainqueurs potentiels comme par enchantement… C’est exactement ce qui s’est produit ce dimanche après-midi à la Swissporarena, où le FC Sion a eu l’excellente idée de retrouver le goût d’une victoire qui le boudait depuis quatorze tentatives, soldées par cinq nuls et neuf revers.

En stoppant l’inquiétante spirale des défaites avec une première victoire obtenue depuis celle fêtée le 15 octobre (2-0 contre… Lucerne), le visiteur ne s’est pas contenté d’offrir à David Bettoni ses trois premiers points sur le banc valaisan depuis sa nomination; il a aussi redonné au FC Winterthour, battu la veille à Bâle, la place de barragiste. Si elle vient valider dans des circonstances rocambolesques le travail effectué durant la pause par le successeur de Celestini, cette peu spectaculaire embellie au niveau du jeu présenté devra désormais trouver confirmation samedi, à l’occasion du derby contre Servette.

Au pied du Pilate enneigé, Bettoni a confirmé sa volonté de voir Sion évoluer en 4-4-2, un système qu’il avait appliqué amicalement durant une mi-temps contre Lausanne. Confirmé dans son statut de capitaine, Balotelli, après une période de remise en forme intensive imposée par son président destinée à lui faire poser quelques kilos, a ainsi été associé à Sio au coup d’envoi, la véritable surprise venant de la titularisation du jeune Sénégalais Gora Diouf (19 ans), préféré à Iapichino et disputant là ses premières minutes en Super League après quelques apparitions avec la réserve en 1re ligue.

Pour souffrir en première mi-temps, Sion allait souffrir, avec un danger venant de partout, à commencer par les côtés. Mais confronté aux offensives locales, il devait malgré tout tenir, une sorte d’exploit au vu du déferlement d’essais et de coups francs dangereux qu’il a concédés. La plus grosse occasion lucernoise? Une frappe de Dorn détournée sur sa ligne et sans l’avoir vraiment cherché par Schmied (15e).

Et les visiteurs dans tout ça? À défaut d’adresser la moindre frappe en direction de Loretz durant les 45 minutes initiales, on les vit attendre que tout cela passe. Balotelli là au milieu? Toujours aussi peu concerné, passant l’essentiel de son temps à palabrer, l’Italien a incarné un symbole de fumisterie, trouvant moyen de s’embrouiller avec Jaquez avant de recevoir quelques instants plus tard une biscotte qui le privera du derby du Rhône.

Alors que Lucerne reprenait sa domination stérile, Sion allait réussir à ouvrir le score déjà totalement contre le cours du jeu. Sur un dégagement de Lindner, Itaitinga, de la tête, prolongeait dans la profondeur pour Sio qui, d’un puissant tir sous la barre, faisait valoir sa science du but. Un but qui s’apparentait en l’occurrence à un hold-up parfait mais ô combien bienvenu. Aussi électrique qu’hachée, la partie s’équilibrait quelque peu avec l’expulsion de Max Meyer, trouvant moyen de voir rouge en invectivant d’abord (avertissement) puis en applaudissant (expulsion) M. San au moment où Bua remplaçait Chouaref. Sorti sous la bronca du public, Balotelli en profitait pour gratifier le kop local d’une ultime provocation.

Alors que Sion s’accrochait à une improbable victoire, un coup franc diabolique de Frydek permettait à Lucerne de revenir à égalité, ce qui constituait alors un juste salaire au vu de ce qu’avait été sa performance collective. Mais lors d’un débordement de la dernière chance, un centre de Itaitinga trouvait Bua pour le plus incroyable dénouement.

Quand elles viennent de nulle part, il est des victoires qui peuvent vous changer un destin. Celle que Sion ramène de Lucerne en fait partie.