Formule 1Carlos Sainz en a eu la chair de poule
Pour sa première pole position de la saison, le pilote espagnol n’aurait pas pu mieux choisir que l’Autodromo di Monza. L’émotion était au rendez-vous.
- par
- Luc Domenjoz Monza
Le suspense était énorme. Nous sommes dans les dernières secondes de la séance de qualification. Charles Leclerc, le premier à franchir la ligne, s’empare du meilleur chrono. Clameur dans la foule, mais de courte durée puisque Max Verstappen, juste derrière, reprend la première place et souffle la pole position provisoire au Monégasque pour 54 millièmes.
Mais voilà que déboule Carlos Sainz là-bas, à la sortie du virage Parabolique. Dans un ultime effort, l’Espagnol arrache le meilleur chrono pour 13 millièmes de seconde face à la Red Bull. Soit l’équivalent de 94 centimètres au terme d’un tour de plus de 5.7 kilomètres.
Dans les tribunes, la clameur est énorme. Tous debout, les tifosi acclament la Ferrari numéro 55. Dans le cockpit, son pilote n’en peut plus: «J’ai eu la chair de poule de les voir m’acclamer. C’est un moment extraordinaire dont je me souviendrai toute ma vie. Et c’était probablement le meilleur tour de ma carrière. Je savais que tout dépendait du dernier virage, la Parabolique. Alors j’ai jeté la voiture, à la limite, en priant pour que ça passe. Et ça a passé! »
Wow. Il n’a plus qu’à essayer de concrétiser, dimanche, en tenant tête à Max Verstappen pour au long des 53 tours de course. Ce sera certainement encore plus difficile que de coiffer le Néerlandais pour la pole.
Charles Leclerc troisième
Max Verstappen va donc partager la première ligne avec Carlos Sainz, alors que Charles Leclerc, sur l’autre Ferrari, partira de la troisième place aux côtés de la Mercedes de George Russell.
Le Monégasque n’était pas trop déçu d’avoir été battu par son coéquipier. «L’essentiel, c’est que nous soyons devant ici», commentait-il. «Carlos a un peu profité de l’aspiration de la voiture de Max, devant lui, mais pas moi, j’étais le premier en piste. Alors, troisième, ça me va.»
Au début de la saison, Carlos Sainz était souvent en retrait par rapport à son équipier, mais c’est de moins en moins le cas: «J’ai eu beaucoup de difficultés à m’adapter à cette voiture cette année, reconnaît l’Espagnol. Mais maintenant, je commence à en saisir les limites, à mieux contrôler ses réactions. Je me sens à l’aise.»
Beaucoup de déçus
Derrière les quatre hommes de tête, le peloton est extrêmement serré. Si George Russell partira de la deuxième ligne, Lewis Hamilton ne se retrouve que huitième sur la grille de départ, alors qu’il ne concède qu’un dixième et demi à son équipier. «Je n’ai pas trouvé le point d’équilibre de la voiture», admet le septuple champion du monde. «Et les chronos sont si proches qu’une petite différence entraîne la perte de beaucoup de places. Et comme nous avons tous le même rythme, il ne va pas être facile de doubler en course…»
Alpine au fond du bac
L’écurie Alpine est la grande perdante des qualifications du Grand Prix d’Italie. Alors que Pierre Gasly a terminé sur le podium à Zandvoort, dimanche dernier, les deux Alpine ont été éliminées en Q1, la première séquence des qualifications.
Un moteur pas assez puissant - ce qui est très pénalisant avec les lignes droites de Monza - et une aérodynamique inefficace sont les responsables de cette contre-performance.
Fidèle à sa réputation, Esteban Ocon (surnommé «Esteban GPT» dans la salle de presse, tant il ne dit rien d’intéressant!) ne critique pourtant rien ni personne. «Cette piste ne nous convient pas, et je crois que nous avons maximisé ce que nous pouvions réussir aujourd’hui», commentait le Français. «je suis sûr que nous allons trouver des solutions pour résoudre ce problème et que nous pourrons nous battre en course. Je me réjouis de cette future bataille!» Au moins un qui est toujours content.