TennisÀ Paris, l’obstinée Jil Teichmann est de sortie
Après être venue à bout de l’immense combattante qu’est Victoria Azarenka, la Biennoise retrouve Sloane Stephens, finaliste à Roland-Garros 2018, en 8e, ce dimanche après-midi. Elle s’attend à une nouvelle bataille.
- par
- Jérémy Santallo Paris
Plus personne ne lui posera la question de son manque de résultats en Grand Chelem. Du moins pas avant un bon bout de temps. À 24 ans, Jil Teichmann n’avait jamais mis les pieds au 3e tour d’un Majeur. Elle a d’ores et déjà réussi son Roland-Garros en accédant aux 8es de finales, où elle retrouvera dimanche – vers 17 heures – l’Américaine Sloane Stephens, 64e joueuse mondiale mais finaliste sur la terre battue parisienne en 2018.
Il était 21 h 15 lorsque Jil Teichmann s’est présentée en conférence de presse, vendredi, soit deux bonnes heures après être venue à bout de l’immense championne qu’est Victoria Azarenka, 4-6 7-5 7-6 (10-5), dans une enceinte Simonne-Mathieu conquise. «Je savais que cela allait être une bataille. L’une des plus grandes qualités de Victoria, c’est d’être une combattante, comme moi, a expliqué la Suissesse, qui venait de passer par les soins, après avoir joué avec un bandage à la cuisse par prévention – comme la veille en double. Mais j’ai déjà disputé de longs matches sur terre battue, donc je savais que j’aurais mes chances si je restais calme et que je gardais mon plan de jeu.»
Pouce en l’air
Breakée en toute fin de première manche, Jil Teichmann a fait un pouce en l’air, à destination de son équipe après la perte du premier set. «C’était sarcastique, a-t-elle répondu, lorsqu’on lui a posé la question. J’étais frustrée, car je sentais bien que c’était la bonne tactique, mais elle ne marchait pas. Tout simplement parce qu’avec Victoria, on avait la même. C’est peut-être pour cela que nous avons été au super tie-break, a rigolé la native de Barcelone. Nous avons mis toutes les deux des balles lourdes sur le revers de l’autre. Donc j’essayais parfois de changer le rythme de l’échange, en variant la puissance de mes coups et en donnant d’autres directions à la balle.»
Dans les cordes lors du troisième set avec son break de retard, Jil Teichmann n’a pas lâché alors qu’avant, elle aurait peut-être décroché. Sa victoire sur l’ancienne No 1 mondiale et double gagnante de l’Open d’Australie n’en était que plus savoureuse. «J’étais contente de mon match et je sentais que je le contrôlais, que ce soit au niveau des coups gagnants ou des fautes», a-t-elle poursuivi, heureuse d’avoir lavé l’affront de sa lourde défaite face à Victoria Azarenka, en janvier à l’Open d’Australie. «Je savais que j’avais le niveau pour aller loin en Grand Chelem. Je devais juste le confirmer et c’est ce que je suis en train de faire. En cela, ce n’est donc pas une surprise.»
Tableau dépeuplé
Le tableau féminin dépeuplé de toutes les filles du top 10 – hormis l’invincible Iga Swiatek –, Jil Teichmann voit bien l’opportunité en or qui se présente à elle. Dimanche, la 24e joueuse à la WTA est appelée à défier Sloane Stephens. L’Américaine s’est inclinée d’entrée lors des quatre tournois sur brique pilée qu’elle a disputés avant Roland-Garros (Charleston, Madrid, Rome et Strasbourg), mais vient donc de passer trois tours à la Porte d’Auteuil. «On se connaît très bien pour s’être souvent entraînées ensemble. Nous avons même fait équipe en double il y a deux ans. C’est une joueuse de très haut niveau, avec un gros coup droit. Cela va être très dur.»
Samedi, Jil Teichmann n’était pas inscrite sur le planning des entraînements, que ce soit sur le site de Roland-Garros ou au stade Jean-Bouin. Après avoir passé 6 h 40 sur les courts les deux jours précédents, elle a déclaré forfait pour sa rencontre en double avec Viktorija Golubic pour profiter des joies de Paris. De quoi recharger ses batteries au mieux avant un rendez-vous dominical où elle aura grand besoin de son opiniâtreté.