FootballNE Xamax: on ne revient pas de Promotion League comme ça
Les Neuchâtelois disposent encore de quelques protections avant d’être relégués de Challenge League. Mais l’idée d’une culbute a de quoi faire peur. Tout comme la prestation des Xamaxiens à Aarau samedi (défaite 5-2).
- par
- Florian Vaney Aarau
À mesure que les remparts tombent, il va bien falloir commencer à conscientiser l’idée. Neuchâtel Xamax pourrait redevenir une équipe de Promotion League à la fin de la saison. L’exemple neuchâtelois rappelle que le risque sportif existe pour tout un chacun, qu’il s’agit de l’une des caractéristiques du football suisse. Et que oui, certains s’en protègent mieux que d’autres. Peut-être parce qu’ils savent: tomber en 3e division, c’est souvent sombrer.
Avant de paniquer, un peu de contexte. Statistiquement, Xamax possède davantage de chances de rester une formation de Ligue nationale que l’inverse. Pour ce qui est d’éviter la 10e place, il faut oublier. Il y a ces onze points de retard sur l’avant-dernier à six journées de la fin, couplés à un très vilain revers à Aarau samedi (5-2) qui donne tout sauf l’impression que les Rouge et Noir se trouvent en capacité d’inverser la tendance.
Pour autant, pour que cette 10e place devienne bien synonyme de barrages, il faudra que trois des six demandeurs de licences en provenance de Promotion League trouvent grâce aux yeux de la commission des licences. Ce qui n’a rien d’un acquis. Les dossiers de Carouge et de Rapperswil semblent solides. Et derrière?
Derrière, c’est potentiellement une confrontation aller-retour. Vu l’état de forme xamaxien, il vaudrait mieux commencer à se dire que le duel ne mettra pas nécessairement aux prises un favori et un outsider. «Tout le but de nos six dernières sorties, c’est de réussir à se rebeller, à créer des événements positifs dans notre quotidien. Pour éviter de débarquer en barrage avec l’atmosphère pesante qui nous entoure actuellement», convenait Max Veloso après avoir passé 90 minutes pas franchement agréables à Aarau. Voilà pour les éventuels soucis à court terme. Les plus inquiétants sont bien ceux qui pourraient se poser à long terme.
Dans la jeune histoire de la Promotion League, née en 2012, une seule équipe n’y a effectué que l’aller-retour minimum d’une saison après être tombée: Servette en 2015/2016. Sauf qu’il est question d’une formation alors reléguée administrativement, après avoir bouclé une saison record à 67 points. Sinon, ce qu’a tendance à démontrer cette décennie, c’est qu’on prend racine en troisième division. Au mieux. Kriens y a passé des années avant de revoir le jour, Rapperswil vit la même situation à l’heure actuelle et d’autres s’y sont perdus.
Il convient d’apporter une nuance importante. Nombre d’équipes ayant quitté la Ligue nationale récemment le doivent soit à une faillite, soit à de sérieux soucis administratifs. Deux problèmes qui ne concernent pas ou peu NE Xamax. Reste que si prise de conscience générale il doit y avoir, c’est le dernier moment. Parce que la Promotion League possède tout à fait le pouvoir d’aspirer le pensionnaire de la Maladière pour plusieurs années.