Asie: Pyongyang a tiré un missile capable d’atteindre les Etats-Unis

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AsiePyongyang a tiré un missile capable d’atteindre les États-Unis

Le Japon et la Corée du Sud estiment que la Corée du Nord a procédé lundi au lancement d’un missile balistique de longue portée capable de frapper les États-Unis.

Le mois dernier, la Corée du Nord a réussi à placer en orbite son premier satellite espion «Malligyong-1», après deux échecs en mai et en août. (Image prétexte)

Le mois dernier, la Corée du Nord a réussi à placer en orbite son premier satellite espion «Malligyong-1», après deux échecs en mai et en août. (Image prétexte)

AFP

La Corée du Nord a tiré lundi un missile balistique de longue portée potentiellement capable de frapper les États-Unis, ont annoncé Séoul et Tokyo, quelques heures seulement après un autre lancement tard dans la nuit d’un missile à courte portée.

Ces deux tirs consécutifs interviennent quelques jours après des mises en garde de Séoul et Washington qui ont averti Pyongyang que «toute attaque nucléaire» contre les États-Unis ou leurs alliés entraînerait la fin du régime de Kim Jong-un, le dirigeant nord-coréen.

Portée de 15’000 km

L’armée sud-coréenne a annoncé avoir détecté le lancement d’un missile balistique à longue portée lancé lundi depuis la région de Pyongyang, estimant qu’il avait parcouru 1000 km avant de s’abîmer dans la mer du Japon. Le Japon a lui déclaré qu’il s’agissait probablement d’un missile de classe ICBM. Ce type de projectile «pourrait avoir la capacité de voler plus de 15’000 km, et dans ce cas tout le territoire des États-Unis serait à sa portée», selon le vice-ministre parlementaire de la Défense, Shingo Miyake.

Son vol a duré 1h13, atteignant une altitude maximum de plus de 6000 km. Et vers 09h37 heure japonaise (01h37 heure suisse), le missile est tombé en mer en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, à 250km au nord-ouest de la petite île d’Okushiri qui est voisine de celle d’Hokkaido (nord du pays), a précisé Shingo Miyake.

La Corée du Sud «condamne fermement» son voisin du Nord qui «fait peser une grave menace sur la paix et la sécurité de la péninsule coréenne et de la communauté internationale» avec ce lancement, souligne la présidence sud-coréenne dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité. Le Japon et les États-Unis ont aussi condamné le tir.

Condamnations de Washington et Tokyo

Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a souligné lundi le «ferme soutien» de son pays à la Corée du Nord, après ce nouveau tir de missile. «Face aux turbulences au niveau international, la Chine et la (Corée du Nord) se sont toujours fermement soutenues et fait confiance l’une et l’autre», a affirmé Wang Yi lors d’une rencontre lundi à Pékin avec le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères Pak Myong-ho, selon un compte-rendu de la diplomatie chinoise.

La Corée du Nord avait déjà procédé cette année à quatre essais d’ICBM, dont le dernier, un Hwasong-18, remontait à juillet. Ce missile à combustible solide, déjà testé en avril dernier, a la particularité d’être plus facile à transporter et plus rapide à lancer que les versions à combustible liquide. Le porte-parole de l’état-major interarmées de la Corée du Sud a déclaré qu’il était en train d’analyser si le lancement de lundi était un ICBM à combustible solide.

Les États-Unis et la Corée du Sud ont participé vendredi à la deuxième session du Groupe consultatif nucléaire à Washington, axée sur la dissuasion nucléaire en cas de conflit avec le Nord. C’est à cette occasion que la Maison-Blanche a averti que toute attaque nucléaire de Pyongyang mettrait fin au régime.

Riposte préventive et mortelle

Dimanche, un porte-parole du ministère nord-coréen de la défense a dénoncé un projet des alliés d’ajouter l’an prochain un exercice nucléaire à leurs exercices militaires conjoints annuels, en menaçant d’une «contre-attaque préventive et mortelle».

«Il s’agit d’une déclaration ouverte sur la confrontation nucléaire visant à faire de l’utilisation d’armes nucléaires contre la RPDC un fait accompli», a déclaré le ministère dans un communiqué publié par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

«Toute tentative d’utilisation des forces armées contre la RPDC fera l’objet d’une riposte préventive et mortelle», ajoute le communiqué, faisant référence à la République populaire démocratique de Corée, nom officiel de la Corée du Nord. Le lancement du missile à courte portée de dimanche a eu lieu alors que Pyongyang marquait l’anniversaire de la mort du père et prédécesseur du dirigeant Kim Jong-un, Kim Jong-il, décédé le 17 décembre 2011.

(AFP)

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