Présidentielle française – Eric Zemmour en appelle aux électeurs LR «trahis»

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Présidentielle françaiseEric Zemmour en appelle aux électeurs LR «trahis»

Samedi, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, qui séduit moins de 10% des électeurs français selon un dernier sondage, était à Marseille. Il a estimé qu’il fallait «plus qu’un Kärcher» pour nettoyer la France.

Le candidat Eric Zemmour était dans le sud de la France, samedi.

Le candidat Eric Zemmour était dans le sud de la France, samedi.

AFP

Passé sous les 10% dans les sondages, le candidat d’extrême droite Éric Zemmour a appelé samedi les électeurs LR, qu’il estime «trahis», à voter pour lui, avant, plus tard, de se faire dégager d’un city stade où il s’était invité sans avertir de la présence de caméras.

«Les électeurs Républicains sont trahis depuis très longtemps. On l’a vu encore aux dernières régionales et ça va continuer, lors du premier tour de la présidentielle. Je leur dis, électeurs des Républicains, ne vous trompez pas de vote», a-t-il répété devant des journalistes lors d’un déplacement à Marseille. «En votant pour Valérie Pécresse, ils voteront Emmanuel Macron», a-t-il ajouté, reprenant un de ses angles d’attaques favoris contre la candidate LR.

Concept complotiste

Éric Zemmour s’exprimait à la fin d’une visite au pas de charge dans un marché aux puces sauvage, dans le 15e arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord de la ville, très populaires, qu’il a tenu à opposer à un marché traditionnel où il s’était rendu auparavant à Plan-de-Cuques, commune coquette au nord de Marseille.

«Je voulais montrer ça. Après un marché charmant, un vrai marché marseillais (à Plan-de-Cuques, NDLR), je voulais montrer un autre marché marseillais. Ici on a importé le tiers-monde et on a le tiers-monde», a-t-il dit devant ce marché de «biffins» (NDLR: chiffonniers dans son acception populaire) où les vendeurs disposent les objets, de bric et de broc, à même le sol, pour trois fois rien.

Pour lui, ce marché, où les «biffins» sont souvent des sans-papiers et les migrants les plus pauvres de Marseille, illustre «le grand remplacement», concept complotiste qui dénonce une prétendue substitution des populations blanches européennes et chrétiennes par des immigrés de couleur.

«Nettoyer ces gens»

Employant des termes très violents, il a estimé qu’il fallait «nettoyer cela physiquement, nettoyer ces gens qui font tous ces trafics, les renvoyer d’où ils viennent, car pour la plupart ce sont des clandestins» et les «renvoyer chez eux». Interrogé pour savoir s’il reprenait le terme de «Kärcher» utilisé par l’ex-président Nicolas Sarkozy et repris par Valérie Pécresse, il a répondu: il faut «plus que le Kärcher».

La journée d’Eric Zemmour s’est poursuivie par un dialogue devant la presse avec un sympathisant Reconquête! dans une cité du 15e arrondissement de Marseille. Cet homme, Marc Estournet, a expliqué être propriétaire d’un appartement squatté à de multiples reprises.

Meeting interrompu

En milieu d’après-midi, le candidat a participé à un match de foot en salle au complexe sportif ZS d’Aix-en-Provence, créé par la star du football Zinedine Zidane. En short et maillot, Eric Zemmour a entamé un match avec des sympathisants locaux avant que la partie ne soit abruptement arrêtée par des responsables du centre, mécontents de la présence de nombreuses caméras.

Dans une grande confusion et avec une tension palpable, l’un d’eux a notamment argué «n’être pas au courant de tout ça», demandant aux uns et aux autres de «sortir». «On ne nous a pas prévenus que c’était pour un meeting», a affirmé un homme se présentant comme un employé du site. Le candidat et son équipe ont fini par obtempérer.

(AFP)

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