WashingtonSanctions US après le «plus grand braquage de cryptomonnaies»
Les États-Unis ont pris des mesures contre un «mixeur» utilisé par la Corée du Nord pour blanchir de l’argent virtuel, une première.
Les États-Unis ont imposé vendredi «pour la première fois» des sanctions financières à un «mélangeur de cryptomonnaies», un service sophistiqué accusé dans ce dossier d’implication dans les «cyberactivités néfastes» et le blanchiment d’argent virtuel par la Corée du Nord. Ce «mixeur», Blender.io, est accusé par le Trésor américain d’être lié en partie au «plus grand braquage de cryptomonnaies» au monde, le vol fin mars de 620 millions de dollars imputé par les autorités américaines à un groupe de hackers liés à Pyongyang.
Menace pour la sécurité des USA
«Les mélangeurs de monnaie virtuelle qui favorisent des transactions illégales représentent une menace pour la sécurité nationale des États-Unis», a déclaré le sous-secrétaire au Trésor, Brian Nelson, dans un communiqué. «Nous prenons des mesures contre les activités financières illégales de la Corée du Nord et ne laisserons pas sans réponse les vols soutenus par cet État et ses blanchisseurs d’argent.»
Hackers liés à la Corée du Nord
La police fédérale américaine a accusé mi-avril le groupe Lazarus et APT38, des hackeurs «associés» au régime reclus d’Asie de l’Est, d’être responsables du vol de 620 millions de dollars en ethereum qui a suivi le piratage du jeu vidéo Axie Infinity fin mars. Le réseau Ronin, utilisé pour ce jeu en ligne, avait été victime d’une des plus grosses attaques informatiques impliquant des cryptomonnaies.
Piratage d’un jeu
Axie Infinity est un jeu basé sur la blockchain, un registre numérique décentralisé qui ne peut être modifié. Il permet de gagner de l’argent sous forme de NFT, des jetons numériques. D’après le Trésor américain, Blender a été utilisé dans le blanchiment de plus de 20,5 millions de dollars sur les 620 millions volés.
Masquer les traces
Blender, qui est aussi le nom anglais pour un mixeur en cuisine, est un service qui facilite le blanchiment des fonds extorqués par des pirates informatiques «en brouillant les cartes sur leur origine, destination et contreparties», d’après le Trésor.
«Sous couvert d’une discrétion accrue», il «mixe ensemble» les transactions diverses qu’il reçoit avant de les «transmettre vers leurs destinataires finaux», et est donc à ce titre «souvent utilisé» par des hors-la-loi, ajoute le ministère américain des Finances, qui souligne que Blender a aidé au transfert de plus de 500 millions de dollars en Bitcoin, depuis sa création, en 2017.