PoleL’élite de la pole s’affronte à Lausanne
Les championnats du monde de pole sports se déroulent depuis jeudi, et jusqu’à dimanche à Lausanne. Loin des clichés torrides d’Hollywood, il s’agit d’un monde d’athlètes.
Oubliez l’image d’un danseur ou d’une danseuse qui se tortille langoureusement contre une barre en métal. Les pole sports offrent un spectacle bien différent. «Quand les gens viennent assister à une compétition, ils changent vite d’avis par rapport à leur image initiale», sourit Thomas Ruegger, président de la Swiss Pole Sports Federation (SPSF), la Fédération suisse de la discipline.
Et pour cause: les athlètes doivent allier force, souplesse et sens du rythme. «Cela ne remplace pas la pole dance», avertit encore celui qui est médecin en cardiologie à Lausanne. Disciplines à part, celles présentes lors de ces championnats du monde mettent en exergue tout le travail réalisé par les concurrents. La force dans leur bras, le gainage, la créativité des costumes et des chorégraphies. Tout a de quoi impressionner.
Preuve - s’il en fallait - qu’il s’agit bel et bien d’un sport: Lausanne accueille les dixièmes championnats du monde de jeudi à dimanche. Plus de 400 athlètes et entraîneurs y participent, et nourrissent l’espoir de gagner un titre. Parmi eux: la Vaudoise Gaëlle Gander, qui avait remporté le titre mondial en double à Montréal en 2019. «Gaëlle est médecin. Je sais que pendant ses études, elle se levait pour s’entraîner à six heures du matin, avant de commencer sa journée», glisse Thomas Ruegger.
La chorégraphie est jugée selon un code des points similaire à celui utilisé dans des sports olympiques comme le plongeon ou le patinage artistique. La complexité des figures, la fluidité des enchaînements, les liens avec la musique: autant de critères qui servent à établir une hiérarchie dans un sport très artistique. Mais aussi très sportif.
La concurrence est rude. Ce d’autant que de plus en plus de compétiteurs font leur entrée dans les différents tournois. En Suisse, environ 12’000 personnes pratiquent la discipline, dont environ 300 en compétition. «La tranche des moins de 18 ans a augmenté de 30% en moins de trois années», ajoute le président, qui entend «montrer qu’il ne s’agit pas juste d’une lubie passagère».
Car si Lausanne accueille les championnats du monde de pole sports, c’est aussi en vue d’une candidature cruciale pour l’avenir de la discipline en Suisse. La SPSF espère rejoindre le comité de Swiss Olympic dans les prochaines années. Ce mouvement lui permettrait d’améliorer l’encadrement des élites, des populaires, mais aussi des jeunes.