Russie: Une victoire de Kiev, «pré-condition» d’une transition démocratique

Publié

RussieUne victoire de Kiev, «pré-condition» d’une transition démocratique

Des opposants au régime de Vladimir Poutine ont jugé samedi qu’une victoire de l’Ukraine était la «pré-condition» d’une transition démocratique à Moscou.

L’ancien champion d’échecs Garry Kasparov, président de la Fondation des droits de l’homme, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 18 février 2023.

L’ancien champion d’échecs Garry Kasparov, président de la Fondation des droits de l’homme, lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le 18 février 2023.

AFP

Une victoire des troupes ukrainiennes est «la pré-condition de la démocratie en Russie», a expliqué Garry Kasparov, l’ancien champion du monde d’échecs et opposant à Vladimir Poutine, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne).

Garry Kasparov participait à une table ronde consacrée au «futur démocratique» russe avec l’ex-oligarque déchu Mikhaïl Khodorkovski, Ianna Nemtsova, journaliste et fille de Boris Nemtsov, un opposant assassiné à Moscou en 2015, ainsi que l’historienne Irina Scherbakova, cofondatrice de l’ONG Memorial, prix Nobel de la paix 2022.

«La libération du fascisme de Poutine passe par l’Ukraine. Les Russes vivent dans une bulle. Ça ne peut pas être brisé à moins que l’idée d’empire s’effondre, grâce à une défaite militaire», a martelé Garry Kasparov, qui a quitté la Russie il y a une dizaine d’années. Selon lui, «la guerre sera perdue quand ils auront conscience qu’ils perdent la guerre», et non en fonction de gains et pertes de territoires.

Il a ainsi appelé les Occidentaux à poursuivre leur aide: «aucune dépense n’est excessive pour l’Ukraine». «Ce qui est à craindre, c’est une désescalade» et que les alliés de Kiev relâchent leurs efforts, a abondé Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné entre 2003 et 2013 après avoir été un des hommes les plus riches de Russie.

«Pure manipulation»

Irina Scherbakova, dont l’ONG Memorial, qui visait notamment à documenter les crimes du stalinisme, a été dissoute fin 2021, a dit elle aussi partager cette vision d’une victoire ukrainienne indispensable au changement démocratique. «C’est une période tragique, c’est douloureux à entendre pour les Ukrainiens car ils payent de leur sang mais (…) pour aller dans la rue en Russie, il faut être très courageux», a-t-elle fait valoir.

Elle a mis en garde contre la «pure manipulation» en cours selon elle en Russie. «Il y a une réécriture de l’histoire» car les Russes ne «ressentent pas le besoin d’affronter les crimes commis dans le passé», à l’époque de l’URSS.

«Une des erreurs après la chute de l’URSS, c’est qu’il n’y a pas eu assez d’efforts pour expliquer aux gens ce que signifie la démocratie», a de son côté expliqué Ianna Nemtsova.  «Pour un éventuel futur démocratique russe, il faut parler à la société russe: la majorité d’entre eux sont neutres, ne s’intéressent pas à l’Ukraine, pensent qu’ils ne peuvent pas avoir d’influence, ils baissent donc les bras», a-t-elle décrit. «Notre plus grande mission est de les aider à réfléchir aux atrocités commises en Ukraine».

(AFP)

Ton opinion

3 commentaires