FranceSaisie record de près de 15 tonnes de gaz hilarant près de Paris
Normalement utilisé en cuisine ou en médecine, le protoxyde d’azote est devenu l’objet d’un trafic illégal pour ses effets euphorisants, malgré ses dangers.
Quinze tonnes de protoxyde d’azote, dit «gaz hilarant», viennent d’être saisies en région parisienne, un record, a annoncé lundi la justice française.
Normalement utilisé en cuisine dans les siphons à chantilly ou en médecine comme analgésique, ce gaz est devenu l’objet d’un trafic illégal pour ses effets euphorisants malgré les dangers qu’il peut représenter pour la santé des consommateurs et sa vente a été soumise à restriction. La dernière saisie record en France était de sept tonnes, en janvier dernier, également en région parisienne, selon une source policière à l’AFP.
Vente via Snapchat
L’enquête a débuté après le refus d’obtempérer d’un conducteur de scooter dans les Hauts-de-Seine, puis son interpellation par la police, a indiqué le parquet de Nanterre, la préfecture de ce département à l’ouest de Paris.
Dans le scooter seront découvertes six bouteilles de protoxyde d’azote, selon la chaîne BFMTV. Le conducteur reconnaît devant les enquêteurs être livreur de gaz hilarant, vendu via le réseau social Snapchat, et localise l’endroit où il se ravitaille, en Seine-et-Marne, dans l’est de la région parisienne.
Dans un box, les policiers découvrent plus de 800 bonbonnes de protoxyde d’azote, soit 2,2 tonnes de «proto», a-t-on précisé de source judiciaire. Quelques jours plus tard «un chauffeur-livreur néerlandais venait y livrer 14 palettes de bonbonnes de protoxyde d’azote représentant 12 tonnes».
«Graves dangers pour la santé»
L’enquête a pour objectif «d’identifier les organisateurs de ce trafic d’envergure», a poursuivi le parquet. «Le trafic de gaz hilarant a pris son essor en région parisienne courant 2019 et ne cesse de prospérer depuis, favorisé par les peines largement inférieures à celles punissant le trafic de stupéfiants», a-t-il expliqué.
«Considérant les graves dangers pour la santé qu’(il) représente», le parquet de Nanterre «a fait le choix de poursuivre le trafic de ce gaz en tant que trafic de substances vénéneuses tel que le prévoit le code de la santé publique (5 ans d’emprisonnement encourus)».
La consommation de «proto» présente des risques comme l’asphyxie, la perte de connaissance, des brûlures mais aussi, en cas d’usage répété et/ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques et cardiaques, avertit sur son site internet la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.