Conflit israélo-palestinienPlus de 100 civils et militaires israéliens ont été enlevés
L’armée israélienne continue de se battre lundi avec des combattants palestiniens infiltrés près de la bande de Gaza après avoir touché dans la nuit «plus de 500 cibles» du Hamas.
L’armée israélienne tente de reprendre le contrôle face au Hamas, au troisième jour des hostilités qui ont fait plus de 1100 morts: plus de 700 Israéliens, selon un dernier bilan officiel, et 413 Palestiniens, selon le Hamas. Voici ce que l’on sait jusqu’à présent de ce conflit.
Déroulement de l’offensive
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et ennemi juré d’Israël, a lancé son offensive samedi à l’aube, en plein Shabbat, 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973. Il dit avoir tiré 5000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.
À bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d’Israël. Le Hamas s’est emparé d’équipements militaires israéliens et a pris en otage des civils et des militaires. «Plus de 100 prisonniers» sont entre ses mains, selon le gouvernement israélien, parmi lesquels des ressortissants allemands et américains.
L’offensive du Hamas est le résultat d’une opération soigneusement coordonnée, selon des experts.
Réponse d’Israël
L’armée israélienne, qui a dénombré plus de 3000 tirs palestiniens, a riposté par des frappes aériennes et déclenché l’opération «Sabre de fer», détruisant des bâtiments présentés comme des «centres de commandement» du Hamas à Gaza. Benjamin Netanyahu a promis de réduire en «ruines» les caches du Hamas. L’armée a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays, qui continuent de se battre contre les combattants infiltrés.
Elle dit avoir visé plusieurs centaines de cibles à Gaza, dont des tunnels et d’autres infrastructures. L’armée israélienne a décidé d’évacuer tous les habitants des alentours de Gaza.
Combien de morts et de disparus?
Selon Israël, plus de 700 personnes ont été tuées et 2150 autres blessées côté israélien. Jusqu’à 250 personnes ont été massacrées dans une rave party organisée près de la frontière avec Gaza, selon un bénévole, Moti Bukjin. Des journalistes de l’AFP ont en outre vu des corps criblés de balles de civils allongés dans les rues de localités du sud du pays. À Gaza, 413 Palestiniens ont été tués et 2300 autres blessés selon le Hamas. Dix Népalais, une Française, douze Thaïlandais, un Cambodgien, deux Ukrainiennes et des Américains ont été tués.
Israël a reconnu que plus de 100 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. Des étrangers, dont des Américains et des ressortissants du Paraguay notamment, figurent parmi eux.
Ce que dit le Hamas
Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l’offensive pour «mettre fin aux crimes de l’occupation». Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie et la partie orientale de Jérusalem, et impose depuis plus de 15 ans un blocus à Gaza. «Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire», a affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas.
Le mouvement a appelé «les combattants de la résistance en Cisjordanie» occupée ainsi que «les nations arabes et musulmanes» à rejoindre son combat. Dimanche, le Hezbollah libanais pro-iranien a annoncé avoir tiré des obus et des «missiles guidés» sur des positions israéliennes à la frontière israélo-libanaise. L’armée israélienne a riposté à l’aide d’un drone.
Principales réactions et aides
Les États-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée, marquant un soutien rapide à leur allié historique. Les Occidentaux ont condamné l’offensive du Hamas.
L’Iran, qui soutient les mouvements armés palestiniens et ne reconnaît pas l’existence de l’État d’Israël, a apporté son soutien à «la légitime défense de la nation palestinienne», tout en rejetant «les accusations liées au rôle de l’Iran» dans l’offensive du Hamas. L’Arabie saoudite, qui semblait être proche d’un accord de normalisation avec Israël, a appelé à «l’arrêt immédiat de l’escalade entre les deux parties, à la protection des civils et à la retenue».