Putsch au Gabon: Série d’arrestations et le président mis en résidence surveillée

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Putsch au GabonSérie d’arrestations et le président mis en résidence surveillée

Des militaires putschistes ont pris le pouvoir mercredi, refusant la réélection du président Ali Bongo Ondimba, qui avait été annoncée durant la nuit. Au moins sept personnes ont été arrêtées.

Le chef de la garde présidentielle, le général Brice Oligui Nguema, a été porté en triomphe par des centaines de militaires, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.

Le chef de la garde présidentielle, le général Brice Oligui Nguema, a été porté en triomphe par des centaines de militaires, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.

AFP

Des militaires putschistes ont annoncé mercredi mettre «fin au régime en place» au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président sortant Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après quatorze ans au pouvoir venait d’être annoncée dans la nuit. Plusieurs séries d’arrestations ont visé des hauts responsables du régime et notamment l’un des fils du président. Jusqu’à ce coup d’Etat, ce pays d’Afrique centrale riche en pétrole était dirigé depuis plus de 55 ans par la famille Bongo.

Le général porté en triomphe

Ali Bongo, qui a succédé à son père en 2009, a été placé en résidence surveillée «entouré de sa famille et de ses médecins», et l’un de ses fils, Noureddin Bongo Valentin, a été arrêté notamment pour «haute trahison», ont annoncé les militaires putschistes à la télévision d’Etat. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux par un correspondant de CNN, Ali Bongo demande un soutien international, disant ne pas savoir où se trouve sa femme ni son fils.

Une série d’arrestations ont également visé six autres hauts responsables du régime, tels le directeur de cabinet de Bongo et son directeur adjoint, des conseillers de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG). Le chef de la garde présidentielle, le général Brice Oligui Nguema, a quant à lui été porté en triomphe par des centaines de militaires, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.

Les sept hommes arrêtés par les putschistes incarnent la «jeune garde» qui formaient un groupe de très proches et influents conseillers du chef de l’Etat. L’opposition et la société civile accusaient régulièrement les membres de cette «jeune garde» d’être devenus les véritables dirigeants du pays parce que, selon elles, Ali Bongo était très affaibli par les séquelles de son AVC survenu en 2018.

«Le Gabon est libéré»

Dans le quartier populaire Plein Ciel de Libreville, non loin du centre, un membre du personnel de l’AFP a vu une centaine de personnes sur un pont, à pied ou en voiture, crier: «C’est la libération !» ou encore «Bongo dehors!». Au son des klaxons, ils ont salué et applaudi des policiers en tenue anti-émeutes au visage masqué. Selon cette source, des militaires à bord d’un pick-up ont levé les bras en signe de victoire et ont été applaudis par la foule.

A Port-Gentil, la capitale économique, sur la place du Château d’eau, située dans un quartier populaire et bastion traditionnel de l’opposition, des centaines de personnes ont klaxonné en criant «Le Gabon est libéré». Certains dansent avec des policiers et des militaires en tenue, a rapporté Ousmane Manga, journaliste indépendant contacté par téléphone par l’AFP.

La France condamne, la Russie est préoccupée

Les réactions internationales à ce nouveau coup d’Etat dans un pays d’Afrique francophone n’ont pas tardé: la Chine a appelé à «garantir la sécurité d’Ali Bongo», tandis que la France, ex-puissance coloniale, a «condamné le coup d’Etat militaire en cours». La Russie a fait part de sa «profonde préoccupation», tout comme le Commonwealth.

(AFP)

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