États-UnisLa police offre 25’000 dollars pour protéger des anti-IVG
Depuis le printemps passé, des centres qui s’opposent aux avortements aux États-Unis sont victimes de vandalisme. La police a décidé d’agir.
Accusée de laxisme face aux attaques menées contre des structures antiavortement, la police fédérale américaine a offert jeudi des récompenses pour toute information permettant d’identifier les auteurs de tels actes.
Le FBI a précisé dans un communiqué offrir jusqu’à 25’000 dollars (quelque 22’878 francs) pour des renseignements sur des actes de vandalisme ou des incendies criminels ayant visé, depuis le printemps, une dizaine d’associations familiales ou religieuses qui tentent de dissuader les femmes d’avorter. La prime concerne aussi le jet d’un cocktail Molotov sur une clinique pratiquant des IVG en Californie.
«Détermination du FBI»
Ces récompenses «reflètent la détermination du FBI à enquêter vigoureusement» dans l’ensemble de ces dossiers, a déclaré son directeur Christopher Wray, en promettant de «poursuivre tous ceux qui s’abritent derrière des vues extrémistes pour justifier des actes criminels». Ces actes de vandalisme, qui n’ont pas fait de victimes, ont été recensés après la fuite, le 2 mai, d’un arrêt de la Cour suprême des États-Unis qui a dynamité le droit à l’avortement dans le pays.
Depuis, les conservateurs assurent avoir constaté une recrudescence des attaques contre les structures d’opposants à l’avortement et ils accusent les autorités de ne pas les prendre autant au sérieux que les violences contre les cliniques pratiquant des IVG.
La semaine dernière, les élus républicains de la Chambre des représentants ont adopté une résolution reprochant à «l’administration Biden de ne pas avoir pris de mesures pour répondre à ces attaques radicales».
Onze meurtres depuis 1977
Dans les années 80, les opposants aux IVG avaient développé des méthodes-chocs, s’enchaînant notamment aux grilles des cliniques, si bien que les législateurs avaient adopté en 1994 une loi pénalisant tout acte d’intimidation ou de violence autour de ces structures.
Depuis 1977, il y a eu 11 meurtres, 42 attaques à la bombe et 196 incendies criminels dirigés contre des patients, des médecins, des bénévoles ou des cliniques pratiquant des avortements, selon la National Abortion Federation qui recense ces violences.
Auteur de la fuite pas identifié
La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé jeudi ne pas avoir identifié l’auteur de la fuite de son arrêt historique sur l’avortement, après plus de huit mois d’une enquête méticuleuse. Le 2 mai 2022, le journal Politico avait annoncé que la haute juridiction s’apprêtait à dynamiter le droit à l’avortement et avait publié l’avant-projet de sa décision.
Cette fuite sans précédent avait fait l’effet d’une bombe à Washington et suscité d’importantes manifestations des défenseurs du droit à l’IVG. Elle avait également secoué les milieux judiciaires tant la haute Cour est connue pour protéger jalousement le secret de ses délibérations. Dénonçant «une trahison», son chef John Roberts avait immédiatement ordonné une enquête interne pour trouver l’origine de la fuite.