AsieXi Jinping célèbre l’anniversaire de la rétrocession de Hong Kong
Le président chinois a ouvert vendredi la cérémonie de célébration du 25e anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, dans une ville sous haute surveillance.
Le président chinois Xi Jinping a loué vendredi la gouvernance de Hong Kong depuis sa rétrocession à Pékin, dont il célébrait le 25e anniversaire, y saluant une «vraie démocratie», malgré la répression menée depuis deux ans.
Lors d’une cérémonie, qui comprenait aussi la prestation de serment du nouveau chef de l’exécutif local, Xi Jinping a pu souligner la mainmise du Parti communiste chinois sur la ville après la vague de manifestations pro-démocratie qui a embrasé la ville en 2019, incitant Pékin à imposer une stricte répression politique.
Dans son discours, Xi Jinping a assuré que Pékin avait toujours agi «pour le bien de Hong Kong». «Après la réunification avec la mère patrie, les habitants de Hong Kong sont devenus les maîtres de leur propre ville», a-t-il déclaré, assurant que la «vraie démocratie» avait commencé à ce moment-là.
Cette visite est le premier voyage du président chinois hors de Chine continentale depuis le début de la pandémie de Covid-19. Elle est aussi la première à Hong Kong depuis le grand mouvement pro-démocratie de 2019.
Le chef d’État n’a pas participé vendredi matin à la levée des couleurs, où sous un fort vent, le prochain chef de l’exécutif John Lee assistait à la cérémonie menée par des militaires au pas de l’oie, au son de l’hymne national.
«Un bon système»
Selon les médias locaux, Xi Jinping a passé la nuit dans la ville voisine de Chine continentale Shenzhen, pour ne revenir à Hong Kong que vendredi matin.
Cette journée marque aussi le mitan de la période de 50 ans de semi-autonomie, guidée par le principe «un pays, deux systèmes», négociée entre Londres et Pékin.
Jusqu’en 2019, le 1er juillet était l’occasion de faire la démonstration des libertés dont jouissait la cité, avec des milliers d’habitants défilant en marge des célébrations pour exprimer leurs revendications politiques et sociales. Mais ce cortège, comme tout rassemblement, est interdit par la police depuis deux ans officiellement pour raisons sanitaires et sécuritaires.
Selon les critiques du gouvernement, la loi sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin après les manifestations de 2019 a réduit à néant les libertés promises. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a d’ailleurs déploré jeudi l'«érosion de l’autonomie» provoquée par cette loi dans le territoire. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui promis de ne pas «abandonner» Hong Kong.
Des critiques ignorées par Xi Jinping, qui a salué vendredi le principe «un pays, deux systèmes», comme «un bon système» qui «doit être maintenu à long terme».
Maisons fouillées
Les cérémonies sont organisées dans un système en circuit fermé par mesure sanitaire. Les personnes qui se trouvent dans l’orbite de Xi pendant son voyage, y compris les plus hauts responsables du gouvernement, ont été invitées à limiter leurs contacts, à se soumettre à des tests PCR quotidiens et à passer les jours précédant la visite dans un hôtel de quarantaine.
Certaines parties de la ville ont été fermées et de nombreux journalistes ont été interdits d’accès aux événements prévus. Les autorités ont pris des mesures pour éliminer toute source potentielle d’embarras pendant le séjour de Xi Jinping. La police de la sécurité nationale a arrêté au moins neuf personnes la semaine dernière.
Une dizaine de membres de la Ligue des sociaux-démocrates (LSD), l’un des derniers partis politiques d’opposition de Hong Kong, ont été contactés par la police pour qu’ils ne manifestent pas. Les dirigeants de la LSD ont déclaré à l’AFP que leurs maisons avaient été fouillées.
La ville est tapissée d’affiches proclamant une nouvelle ère de «stabilité, prospérité et opportunité».
Les terrains de football du parc Victoria, qui accueillaient habituellement les manifestations pro-démocratie, accueillent une exposition célébrant l’anniversaire, avec en point d’orgue un immense drapeau chinois, flanqué d’un hongkongais, plus petit, occupant chacun la moitié d’un terrain.
Kelvin Lam, quadragénaire travaillant dans la finance, venu voir l’exposition, explique à l’AFP qu’il participait aux manifestations du 1er juillet avant 2019, mais que désormais, la ville «se sent différente». «Après ce qu’il s’est passé il y a quelques années, je pense que la priorité maintenant c’est la sécurité», ajoute une autre passante, Mme Xu, interrogée sur la fin des rassemblements. «Une vie sûre et stable, c’est le plus important pour les gens ordinaires», assure-t-elle.