Depuis juin, 66 cliniques ont arrêté de pratiquer des avortements

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États-UnisDepuis juin, 66 cliniques ont arrêté de pratiquer des avortements

Depuis l’arrêt de la Cour suprême, treize États américains ont aboli l’avortement et deux l’ont restreint. La fermeture de maisons de santé pèse sur les autres États, qui croulent sous les demandes.

Le Bristol Regional Women’s Center, dans l’État du Tennessee, a cessé de pratiquer les interruptions volontaires de grossesse après l’arrêt de la Cour suprême américaine. Du coup, les femmes désirant avorter peuvent aller deux kilomètres plus loin, toujours à Bristol, mais dans l’État de Virginie.

Le Bristol Regional Women’s Center, dans l’État du Tennessee, a cessé de pratiquer les interruptions volontaires de grossesse après l’arrêt de la Cour suprême américaine. Du coup, les femmes désirant avorter peuvent aller deux kilomètres plus loin, toujours à Bristol, mais dans l’État de Virginie.

REUTERS

Aux États-Unis, 66 cliniques ont arrêté de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) depuis la décision de la Cour suprême de ne plus garantir le droit des femmes à avorter, selon une étude mise en ligne jeudi. Dans les 100 jours ayant suivi cet arrêt historique, 13 États ont totalement interdit les avortements sur leur sol et deux autres – le Wisconsin et la Géorgie – l’ont fortement restreint, d’après ce rapport de l’institut Guttmacher.

Dans ces 15 États, qui comptaient 79 cliniques pratiquant des IVG avant la volte-face de la Cour, 26 ont complètement fermé, dont celle au cœur de la décision de la Cour, surnommée «la maison rose», dans le Mississippi. Quarante cliniques ont arrêté de pratiquer des avortements, tout en continuant à fournir d’autres soins, précise cet institut, qui milite pour l’accès à la contraception et aux IVG dans le monde.

Les 13 établissements qui continuent de pratiquer des avortements sont tous situés en Géorgie, où il reste légal d’interrompre une grossesse, mais uniquement dans les six premières semaines.

Cliniques des autres États «aux limites de leurs capacités»

Plus de 125’000 avortements ont eu lieu en 2020 dans les 14 États n’ayant plus aucune clinique (dont le Texas, le Missouri, la Louisiane ou l’Arizona) et plus de 41’000 en Géorgie. Environ 22 millions de femmes en âge de procréer vivent dans ces États, ce qui représente 29% des Américaines de cette classe d’âge.

Désormais, leurs habitantes «doivent se rendre dans un autre État pour avorter (avec les coûts directs et indirects de transport, garde d’enfants et absence de son emploi), avorter par leurs propres moyens ou poursuivre leur grossesse», soulignent les auteurs de l’étude.

La fermeture de ces établissements pèse sur les autres États, où les cliniques pratiquant des IVG sont «inondées» de demandes et «aux limites de leurs capacités», créant des délais plus longs pour les patientes.

Un État sur deux devrait bientôt interdire l’IVG

La situation «va continuer de se détériorer», écrit l’institut Guttmacher. D’autres États, comme l’Indiana, l’Ohio ou la Caroline du Sud, disposent de lois interdisant les avortements qui ont été bloquées en justice, mais pourraient bientôt entrer en vigueur. À terme, 26 États sur 50 devraient bannir totalement la procédure sur leur sol ou fortement la réduire, selon cette enquête.

(AFP)

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