Football: La Suisse joue en Serbie: quel accueil pour la bande à Xhaka?

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FootballLa Suisse joue en Serbie: quel accueil pour la bande à Xhaka?

L’équipe de Suisse affronte la Biélorussie, samedi à Novi Sad, dans un contexte tendu. Rencontre avec des habitants de Belgrade pour parler de la venue de la Nati en Serbie.

Daniel Visentini Belgrade
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Daniel Visentini Belgrade
Lors du dernier Mondial, il y avait eu des tensions entre Xhaka et l’équipe de Serbie.

Lors du dernier Mondial, il y avait eu des tensions entre Xhaka et l’équipe de Serbie.

AFP

Avec un ciel bleu et un thermomètre qui pointe sur les 24 degrés, Belgrade est charme et douceur. Autour de la Place de la République, le cœur de la ville, tout le monde circule dans tous les sens. Ce vendredi soir, il y a un Serbie-Lituanie dans la capitale, premier match des qualifications pour l’Euro 2024. Samedi, ce sera Biélorussie-Suisse, à Novi Sad, moins de 100 kilomètres au nord. En Serbie. L'UEFA a choisit d'autoriser les Biélorusses à jouer, à l'extérieur, malgré leur soutien à une Russie logiquement bannie pour son agression contre l'Ukraine.

On a rencontré plusieurs personnes à Belgrade. Certains ne savent même pas que la Suisse se pose à Belgrade ce vendredi soir. On prononce le nom de Granit Xhaka? Luka, 17 ans, sait très bien, lui, de qui on parle. Fan de football, il résume sa pensée.

«Xhaka provoque les fans adverses»

«Xhaka est sans doute un très bon joueur, mais il provoque les fans adverses.» Xhaka, c’est le capitaine de l’équipe de Suisse, l’homme au cœur des tensions avec la Serbie lors des Mondiaux de 2018 et 2022, la sélection ayant eu à en découdre les deux fois avec la Serbie. Parce que Xhaka, d’origine kosovare, a beau porter le maillot suisse, il représente ce que beaucoup de Serbes refusent: un Kosovo indépendant.

«Pour moi, le Kosovo est serbe, c’est tout», tranche d’ailleurs Luka. Plus modéré, Dujko, la trentaine, prend de la hauteur. «La politique et le sport ne devraient pas se mêler comme cela, assure-t-il. Mais c’est souvent le cas. Moi, je pense que nous devons apprendre à vivre ensemble. Vous savez, ce problème autour du Kosovo, serbe ou indépendant, existe déjà d’avant ma naissance en fait.»

Qui à intérêt à manipuler ces gens? Des politiciens qui ont intérêt à les mobiliser pour faire le buzz et pour qu’on ne parle pas de problèmes économiques plus importants

Christo, habitant de Belgrade
Christo est Grec, passionné de foot et vit à Belgrade depuis près de 30 ans.

Christo est Grec, passionné de foot et vit à Belgrade depuis près de 30 ans.

DVI

Arrive Christo. Il est Grec. Mais il vit à Belgrade depuis près de 30 ans. Il adore le foot. Il sait toutes les tensions qui ont existé lors des deux derniers Mondiaux entre la Serbie et la Suisse, cristallisées autour de Granit Xhaka. Le capitaine de la sélection helvétique est-il un homme que toute la Serbie hait?

Il sourit. «Franchement, tous ces problèmes, ces débordements parfois autour de la question du Kosovo ou de Xhaka, le joueur suisse, cela vient de groupuscules de fanatiques qui n’ont pas de cerveau, assène-t-il. Ils boivent trop, parfois ils se droguent aussi. En fait, ils ne sont pas si nombreux, mais ils font du bruit. Si ça se trouve, la plupart ne savent même pas où se situe le Kosovo. Et n’y sont jamais allés. La question, c’est: qui à intérêt à manipuler ces gens? Derrière ces mouvements qui ne représentent qu’une petite partie des Serbes, il y a des politiciens. Qui ont intérêt à mobiliser ces gens pour faire le buzz et pour qu’on ne parle pas de problèmes économiques plus importants.»

Christo est reparti dans un sourire. Avant qu’un jeune d’une quinzaine d’années s’arrête pour parler foot. De l’Etoile Rouge. De l’ennemi, le Partizan. De la Suisse? «Ah, la Suisse vient jouer ici en Serbie ce samedi?, s’est-il interrogé tout haut. Je ne savais pas. Le capitaine de la Suisse est Granit Xhaka? Granit quoi…? Je ne connais pas.»

A Belgrade, dans la chaleur d’un printemps ensoleillé, les passions sont calmes et l’arrivée de l’équipe de Suisse en Serbie, ce vendredi soir, n’est pas un thème central, loin de là. Sauf pour quelques extrémistes? On verra ça plus tard, à l’aéroport.

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