Gérard Depardieu accusé d’agressions sexuelles durant les tournages

Le comportement de Gérard Depardieu, 74 ans, est une nouvelle fois dans le viseur de la justice, lui qui fait déjà l’objet d’une mise en examen pour viols depuis décembre 2020 suite à la plainte de l’actrice Charlotte Arnould. Mardi 11 avril, Mediapart a publié une longue enquête menée sur deux ans. Treize femmes et de nombreux témoins accuse l’acteur français d’actes et de propos sexuels inappropriés sur des plateaux de tournages entre 2004 et 2022.

Actrices, maquilleuses, techniciennes décrivent des tentatives d’attouchements sexuels et des paroles obscènes, souvent commises devant témoins, parfois entre deux scènes. Trois femmes auraient témoigné auprès de la justice, mais elles n’ont pas porté plainte. Par la voix de ses avocats, Gérard Depardieu, qui a refusé de réagir auprès de Mediapart, «dément formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale».

Parmi les témoignages recueillis, il y a celui de Sarah Brooks, qui a 20 ans lorsqu’elle côtoie Gérard Depardieu en 2015 sur le tournage de «Marseille», première série française produite par Netflix. L’actrice, alors débutante, incarne une lolita en tenue légère.

Lors d’une session photos en public avec toute l’équipe, Gérard Depardieu lui aurait mis la main dans son mini-short, tout en faisant «un gros grognement bizarre», raconte Sarah Brooks à Mediapart. Elle aurait retiré sa main une première fois, mais il l’aurait remise «dans (sa) culotte», en essayant «de (lui) toucher les fesses». «Je lui enlève une deuxième fois et je dis tout fort: «Il y a Gégé qui met sa main dans mon short.» Il a répondu: «Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma?» rapporte l’actrice.

Sarah Brooks se souvient que tout le monde a ri et que Gérard Depardieu aurait alors continué. «J’étais super mal, c’était hyper humiliant», confie la comédienne, qui n’a pas essayé d’alerter la production, étant donné l’hilarité des personnes présentes. Auprès de Mediapart, le producteur, Pascal Breton, et le réalisateur, Thomas Gilou, indiquent n’avoir ni assisté, ni été alertés d’un comportement inapproprié de l’acteur.

Gérard Depardieu est également accusé par une figurante du film «Big House» (2015), qui a tenu à rester anonyme. Lors d’une scène où il incarnait un patron de maison close, «il a essayé d’écarter ma culotte et de me doigter», affirme-t-elle. Sur un autre long-métrage, «Turf» (2013), le réalisateur Fabien Onteniente dit avoir été alerté de «mains aux fesses» sur une comédienne. Gérard Depardieu s’est arrêté net quand le cinéaste est allé l’engueuler, «tout penaud, comme un enfant qui aurait fait une bêtise».

Mediapart souligne dans son enquête que la réponse récurrente des équipes de tournage, soucieuses de minimiser les faits pour éviter tout scandale, était: «Oh ça va, c’est Gérard!»