Brésil: Lula et Jair Bolsonaro lancent officiellement leur campagne

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BrésilLula et Jair Bolsonaro lancent officiellement leur campagne

Les deux principaux candidats à l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 2 octobre, débutent officiellement leur campagne ce mardi.

La sécurité autour des principaux candidats à l’élection dont le premier tour aura lieu le 2 octobre a été considérablement renforcée pour éviter tout incident.

La sécurité autour des principaux candidats à l’élection dont le premier tour aura lieu le 2 octobre a été considérablement renforcée pour éviter tout incident.

AFP

Les deux favoris de la présidentielle brésilienne, Lula et Jair Bolsonaro, lancent officiellement mardi leur campagne dans des lieux qui ont profondément marqué leur carrière politique, à moins de 50 jours d’un scrutin très polarisé.

Favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, visitera dans l’après-midi une usine Volkswagen dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de São Paulo (sud-est), zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur, avant de devenir leader syndical.

Le président Bolsonaro, lui, se rendra à Juiz de Fora, dans le Minas Gerais (sud-est), où il avait frôlé la mort lors d’un attentat à l’arme blanche il y a quatre ans. L’ancien capitaine de l’armée, 67 ans, a voulu pousser la symbolique jusque dans les moindres détails: il prononcera à la mi-journée son discours sur une estrade installée sur le même carrefour où il avait été poignardé par un déséquilibré le 6 septembre 2018.

Gilet pare-balles

La sécurité autour des principaux candidats à l’élection dont le premier tour aura lieu le 2 octobre a été considérablement renforcée pour éviter tout incident. Lula et Bolsonaro ne se déplacent plus sans gilet pare-balles et les bains de foule sont strictement contrôlés.

L’ex-président de gauche aurait dû lancer sa campagne mardi matin dans une autre usine, à São Paulo, mais l’événement a été annulé, l’équipe chargée de sa sécurité ayant identifié des risques potentiels, selon les médias brésiliens.

La visite à Sao Bernardo do Campo n’en est pas moins emblématique. «Lula s’y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs», dit à l’AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.

«Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un ‹élu de Dieu› qui a survécu à l’attentat» de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est «la plus polarisée depuis la redémocratisation» après la dictature militaire (1964-1985).

Désinformation

Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n’est autorisée qu’à partir de ce mardi. Les spots télévisés ne seront diffusés qu’à partir du 26 août.

Ce mardi sera également marqué en début de soirée par l’intronisation du juge Alexandre de Moraes à la présidence du Tribunal Supérieur électoral (TSE). Ce magistrat de la Cour suprême est une des bêtes noires du président Bolsonaro, contre lequel il a ordonné l’ouverture d’une enquête pour diffusion de fausses informations sur le système électoral.

Le chef de l’État n’a cessé de remettre en cause la fiabilité des urnes électroniques utilisées dans le pays depuis 1996, évoquant des «fraudes» sans jamais apporter de preuves. Des attaques qui font redouter qu’il ne reconnaisse pas le résultat du scrutin en cas de défaite. Lula et Jair Bolsonaro ont tous deux été invités à l’investiture du juge Moraes et pourraient donc terminer cette première journée officielle de campagne ensemble au siège du TSE, à Brasília.

Nouveau sondage

Lundi soir, un sondage de l’institut Ipec donnait un avantage confortable à l’ex-président de gauche, avec 44% des intentions de vote au premier tour, contre 32% pour le chef de l’État actuel. Fin juillet, une enquête d’opinion de l’autre institut de référence, Datafolha, faisait état d’un écart plus important: 47% pour Lula, 29% pour Jair Bolsonaro.

Le chef de l’État compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d’un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale. Il a joué son atout-maître en mettant sur le devant de la scène son épouse, Michelle Bolsonaro, qui a séduit l’électorat évangélique avec des discours enflammés ressemblant à des prêches de pasteur.

Le président a également ciblé les jeunes en accordant un entretien de plus de cinq heures à podcast en vogue qui a été suivi par plus d’un demi-million de personnes. Lula tente aussi de rajeunir son image pour regagner du terrain sur les réseaux sociaux, où il est largement distancé par Jair Bolsonaro en termes d’abonnés. Soutenu par de nombreux artistes, comme la pop star Anitta, l’ancien métallo n’hésite pas à publier des vidéos humoristiques sur Tik Tok, le réseau qui fait fureur chez les jeunes.

(AFP)

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