ConfidencesAlain Delon: «La mort de Romy Schneider ne m’a pas surpris»
La star de 86 ans est revenue sur le décès de l’actrice il y a 40 ans, le livre de son fils et donne aussi des nouvelles sur son état de santé.
- par
- F.D.A.
Trois ans après son AVC, Alain Delon a accepté de se confier dans une interview inédite au «Journal du dimanche», ce 29 mai. La raison principale de cet entretien est la disparition de Romy Schneider, il y a exactement 40 ans. Le Guépard parle aussi de sa vision de la vie, du livre que son fils, Anthony Delon, vient de sortir et évidemment de sa santé.
«Je me sens plutôt bien, même si je suis fatigué et que je marche avec une canne. Mais on ne va pas se faire de cinéma: on sait où on va et comment ça se finit», commente-t-il. Voir ses copains disparaître les uns après les autres est une terrible épreuve. «Tous mes amis sont partis, Jean-Paul Belmondo l’année dernière, Romy, Mireille Darc, Nathalie Delon, toutes les femmes de ma vie sont parties aussi. La seule qui reste, c’est Brigitte Bardot. Nous sommes très amis. On échange souvent, un peu comme deux vieux cons qui parlent de ce qu’ils ont connu et traversé! On parle aussi du jour où on ne sera plus là. Je lui dis que j’espère qu’elle partira avant moi pour que je fasse un éloge dans l’église. Elle répond: «j’espère que ce sera toi avant!»
S’il a le loisir de profiter «de la nature, du calme, du repos» dans ses «55 hectares à Douchy (F)», Alain Delon vit «pratiquement seul» avec ses animaux. «Je ne reçois pas beaucoup de monde», assure-t-il. Il n’est pas pour autant coupé du monde. «Je lis la presse tous les jours. Ce qui se passe ne me réjouit pas, c’est un enchaînement d’informations sinistres. Tous les jours, il y a un scandale, un viol, une tuerie d’enfants. Ne me dites pas que le monde est heureux», déplore-t-il.
Un constat qui ne l’enchante absolument pas pour la suite: «Je trouve que la vie est devenue insupportable, elle ne me fait plus envie. Je veux surtout avoir la paix. Je n’ai pas peur de mourir. C’est normal, on y va tous.» La seule chose qui l’effraie? «J’ai peur de souffrir. Je ne veux pas finir dans un lit d’hôpital.» Il affirme une nouvelle fois être «pour l’euthanasie». «En Suisse, c’est possible: on arrive avec ses amis, on fait un dernier discours, puis le médecin vous fait une piqûre devant vos amis et c’est fini en douceur.»
La star de 86 ans revient également sur l’autobiographie publiée par son fils, Anthony Delon. Ce dernier s’était livré sur les «violences» de son père. Dans le «Journal du dimanche», Alain Delon précise tout de même un point concernant ce livre. «Il y a des choses bien, d’autres moins. Je n’ai pas été épouvantable avec lui. J’ai été un père strict et sérieux, c’est tout», exprime-t-il avant de souligner: «Il était le fils d’Alain Delon, ce n’est pas facile.»
Il garde une photo de Romy Schneider dans son portefeuille
Le média français a aussi tenu à joindre le comédien afin de parler de Romy Schneider, qui s’est éteinte il y a exactement 40 ans aujourd’hui. «Je pense à elle tous les jours. Elle est sûrement plus heureuse où elle est qu’elle l’était alors. Sa mort ne m’a pas surpris. J’avais eu un pressentiment. Elle ne pouvait pas continuer à vivre depuis que son fils est mort si tragiquement l’année d’avant (ndlr: David, 14 ans, s’est tué en escaladant le mur d’enceinte de la maison familiale). David était sacré pour elle. À partir de ce jour-là, j’ai senti qu’elle allait partir vite, qu’elle ne le supporterait pas».
S’il a refusé d’aller à son enterrement pour éviter d’être la cible des photographes, il s’est recueilli sur sa tombe quelques jours plus tard. Il garde aussi depuis dans son portefeuille une photo de l’actrice qu’il a prise «morte sur son lit». «Elle a l’air de dormir d’un sommeil profond, elle est magnifique. Je la regarde souvent», se remémore-t-il.