Notre rétro de 2022: Le jour où j’ai failli convaincre Thabo Sefolosha

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Notre rétro de 2022Le jour où j’ai failli convaincre Thabo Sefolosha

Le basketteur vaudois de 38 ans, pionnier pour la Suisse en NBA, n’a toujours pas mis fin à sa carrière. Alors on lui a exposé notre théorie.

Jérémy Santallo
par
Jérémy Santallo
Thabo Sefolosha a disputé son dernier match professionnel aux Etats-Unis le 8 mars 2020.

Thabo Sefolosha a disputé son dernier match professionnel aux Etats-Unis le 8 mars 2020.

IMAGO/USA TODAY Network

Il est impliqué et en soi, c’est déjà une victoire. Assis sur le banc de l’équipe de Suisse l’été dernier, Thabo Sefolosha était en civil, habillé d’une simple chemise et d’un pantalon. C’est peut-être ça qui nous piquait les yeux.

Le premier Suisse à avoir évolué dans la plus grande ligue du monde (NBA) est désormais conseiller technique chez Swiss Basketball. Mais on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il pourrait encore rendre de jolis services sur le parquet. Daniel Goethals l’a vu dans ses œuvres lors du passage du Vaudois de 38 ans à l’entraînement à Antibes, en deuxième division française, au début de l’année. Et à entendre le technicien belge, l’ailier était tout sauf ridicule.

Depuis, Thabo Sefolosha n’a toujours pas repris le fil de sa carrière. Cela arrivera-t-il un jour? Personne ne le sait, peut-être pas même lui, qui se refuse depuis des mois à prononcer le mot retraite. Parce qu’il se «réserve le droit d’attendre». «Le basket, c’est vingt ans de ma vie. Pourquoi est-ce que je devrais me presser de dire stop?» D’accord, alors puisque l’espoir demeure de le revoir en short, on y est allé de notre théorie (qui vaut ce qu’elle vaut hein).

Celle-ci consiste à boucler la boucle par une dernière danse à Vevey, là où tout a commencé pour lui chez les pros, en 2001. «T’imagine un peu Thabo? Des Galeries pleines à craquer à chacun de tes matches, des salles bondées en allant dans les autres clubs de Suisse, des enfants qui se découvrent une vocation, une augmentation du nombre de licenciés et une exposition jamais vue pour le basket suisse. Bref, la folie quoi!»

Dans un franc sourire, il a lâché. «J’y ai pensé, sans jamais vraiment trop croire en cette option. Le basket suisse en est à un point où, malheureusement, il est moins attractif pour certains joueurs. On le voit avec ceux qui préfèrent partir faire du 3x3. Je m’y suis essayé un peu d’ailleurs. Je n’ai pas mis une croix sur Vevey mais jusqu’à maintenant, cela ne s’est jamais matérialisé. On verra bien si cela devient une solution dans le futur.»

Mouais. Il peut mieux faire alors on est revenu à la charge. «Mais Thabo, notre théorie, elle a de la gueule quand même, non?» Il a alors enchaîné. «Ouais, elle est pas mal, t’es pas loin de me faire changer d’avis là, s’est-il marré. Mais je ne pense pas que le basket en Suisse doit être centré autour d’une personne, que ce soit un ex-joueur NBA (lui) ou un actuel (Clint Capela). Il faut construire une dynamique collective. Tu peux essayer de vendre ta théorie à un club de SB League (sourire). Et non, ce n’est pas une histoire d’argent, ni de niveau.»

On n’en saura pas plus. À ce jour, le mystère demeure sur la fin de carrière de Thabo Sefolosha. Et si notre théorie ne voit jamais le jour, tout juste espère-t-on qu’il organisera une belle conférence de presse ou un rendez-vous avec ses fans pour nous faire de vrais adieux. Il le mérite.

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