centre-ville bloqué (GE)«On continuera tant qu’aucune mesure ne sera prise»
Renovate Switzerland a investi le pont du Mont-Blanc durant une heure ce samedi. Quatre militants s’y sont collés. Ils exigent un plan d’assainissement thermique urgent des bâtiments.
- par
- Jérôme Faas
Six militants de Renovate Switzerland ont bloqué le pont du Mont-Blanc ce samedi entre 14 heures et 15 heures, dont quatre se sont collé les mains au bitume, comme le mouvement en a l’habitude, afin de retarder leur évacuation. Il s’agissait de la huitième opération de ce type au mois d’octobre, trois ayant déjà eu lieu à Lausanne, trois à Zurich et une à Berne. L’organisation réclame que la rénovation thermique devienne la priorité du Conseil fédéral, et que celui-ci débloque en urgence 4 milliards de francs pour que 100’000 personnes puissent se former ou se reconvertir dans les métiers nécessaires à l’assainissement des bâtiments.
Depuis leurs premières actions en avril, les activistes jugent ne pas avoir reçu de réponse satisfaisante des autorités. «Il y a bien eu quelques annonces d’investissements, mais rien sur la main-d’œuvre», déplore Chloé Magnin, porte-parole de Renovate. Elle considère néanmoins que la rénovation thermique, «qui à la base, était un non-sujet, est devenue aujourd’hui une préoccupation de la population.» Un récent sondage mené par l’institut Link, mandaté par Renovate, concluait ainsi que six personnes sur dix jugent que ce thème devait devenir une priorité de Berne, rappelle Chloé Magnin. «Cela démontre que nous ne sommes pas juste un petit groupe, mais nous ne sommes pas entendus, pas écoutés.»
«Polariser, c’est le but»»
Elle annonce d’ores et déjà que l’organisation persistera à mener ces opérations coup de poing «jusqu’à ce que nous recevions une réponse conséquente. Nous n’avons pas envie de bloquer des routes, nous n’y prenons pas de plaisir, mais tant qu’aucune mesure ne sera prise, on continuera car on n’a plus le choix: le GIEC (ndlr: Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) parle de la nécessité d’agir dans les deux ou trois ans pour éviter le pire: la fenêtre d’action est en train de se refermer.»
Le blocage du pont du Mont-Blanc a considérablement congestionné le centre-ville en ce samedi après-midi ensoleillé, tout en suscitant des réactions très diverses. «Un énorme rassemblement de personnes s’est formé, relatait Chloé Magnin juste après que le dernier militant ait été décollé par les forces de l’ordre. Plusieurs personnes nous ont applaudis, d’autres s’en sont prises à nous avec beaucoup de violence verbale. Les gens discutaient entre eux, disaient: c’est bien, ou c’est pas bien, mais ils discutaient. Nos actions polarisent, c’est le but.»