Cyclisme: «Tadej Pogacar était déjà le plus fort de nous!»

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Cyclisme«Tadej Pogacar était déjà le plus fort de nous!»

Le Vaudois Dimitri Bussard, qui a terminé deuxième de l’étape cyclosportive entre Annemasse et Morzine samedi passé, a couru quand il était junior avec le Slovène et Jonas Vingegaard.

Christian Maillard
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Christian Maillard
Dimitri Bussard n’oubliera jamais sa belle ascension la semaine dernière sur les routes entre Annemasse et Morzine qu’on devine, ici à Aubonne, dans son dos.

Dimitri Bussard n’oubliera jamais sa belle ascension la semaine dernière sur les routes entre Annemasse et Morzine qu’on devine, ici à Aubonne, dans son dos. 

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Quand il n’était encore qu’un petit garçon, il s’imaginait, comme ses autres camarades de sa génération, revêtir le Maillot Jaune au sommet de l’Alpe-d’Huez ou du Tourmalet, de vivre un jour une étape de rêve. S’en est suivie une petite carrière en amateurs élite où il lui est d’ailleurs souvent arrivé de se frotter, au milieu du peloton, à Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, les deux grands dominateurs sur cette Grande Boucle. «Le Slovène était déjà dans le vélo spectacle et le plus fort de nous, alors que le Danois avait des résultats moins probants que lui», se souvient Dimitri Bussard, qui a aussi été le coéquipier, entre autres, de Marc Hirschi et de Gino Mäder lors des championnats du monde, avant de mettre la flèche à droite, sans avoir eu la chance de passer professionnel.

«J’avais le profil du bon coureur mais pas exceptionnel au point d’être engagé dans une équipe étrangère», s’exclame, sans regret, ce Vaudois de 26 ans qui est resté malgré tout fidèle et très proche de cette petite reine qu’il ’aime tant. Au point de s’offrir, enfin, une étape du Tour de France…

Ce bon grimpeur a en effet franchi le mur du songe en participant la semaine dernière à l’épreuve de masse réservée aux cyclotouristes entre Annemasse et Morzine/Les Portes du Soleil. Ils étaient plus de 16’000 participants au départ de cette 31e édition organisée par la Société du Tour; plus de 16’000 passionnés à vouloir rejoindre l’arrivée, avec un bel exploit du coureur de Gimel qui a terminé gaillardement, sous une forte canicule, l’épreuve au deuxième rang, à 1’26’’ du vainqueur!

Le grand départ est donné à Annemasse.

Le grand départ est donné à Annemasse.

Instagram @letapedutour

Après 152 km d’effort et 4100 m de dénivelé positif, il n’a été lâché qu’à la flamme rouge par le Français Artus Jaladeau, en tête depuis la mi-course et vainqueur en costaud, en 4 h 32’43. «Je ne suis pas passé loin de la victoire, c’est vrai, reconnaît Dimitri Bussard. Mais après l’avoir rejoint et comblé 2’40’’ de retard à deux kilomètres de l’arrivée, il en avait encore sous la pédale pour finir plus fort que moi.» A 23 ans, le Toulousain espère avoir tapé dans l’œil d’un directeur sportif d’une équipe pro. Ce n’était pas le but de son dauphin.

‹‹En s’élançant par groupe de 1000 personnes, j’ai dû me frayer un chemin pour me retrouver rapidement en tête.››

Dimitri Bussard, 2e de la cyclosportive du Tour de France

Dimitri Bussard, lui, a «kiffé» cette première expérience dans ce qui est devenu le rendez-vous attendu avec impatience de tous ceux qui veulent se challenger ou profiter d’escalader des cols sur des routes fermées dans des conditions optimales (assistance mécanique, ravitaillements, sécurité). «En s’élançant par groupes de 1000 personnes, j’ai dû me frayer un chemin pour me retrouver rapidement en tête, explique le Suisse qui portait les couleurs françaises du Team vélo de Villefranche. L’idée de cette équipe de cyclos est de nous mettre dans de bonnes dispositions pour la course.»

Dimitri Bussard élabore des plans d’entraînement dans son magasin Vélo Perfection à Aubonne.

Dimitri Bussard élabore des plans d’entraînement dans son magasin Vélo Perfection à Aubonne. 

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Coach sportif pour cyclistes à Vélo Perfection, à Aubonne (où il élabore des plans d’entraînements pour les cyclos, en améliorant aussi leur posture, la technique de pédalage et leur comportement en descente), le Gimelan a pu conseiller, avant l’épreuve, certains de ses clients qui se lançaient pour la première fois dans une telle aventure avec autant de monde. «Même si les gens ne roulent pas aussi serrés que des pros, il a fallu briefer certaines personnes pour qu’ils soient à l’aise dans un peloton, qu’ils n’aient pas peur de se mettre dans la roue du coureur devant lui pour profiter de l’aspiration par exemple.» Alors que le coach est arrivé à Morzine à 11 h 30, d’autres, qui ont roulé à leur rythme, ont fini dans après-midi ou bien plus tard, dans la soirée, juste devant le camion balai, tous acclamés par plus de 15’000 cyclos restés dans la station.

‹‹Il y aura de gros écarts. Avec une dernière descente très rapide et technique, c’est le plus fort qui va s’imposer à Morzine.››

Dimitri Bussard, 2e de l’étape cyclosportive du Tour

Cette course de masse s’est déroulée sur le même parcours que va emprunter le peloton de la Grande Boucle lors de la 14e étape ce samedi. Au programme: les cols de Saxel (3e cat., 4,2 km à 4,6 %), celui du Cou (1re cat., 7 km à 7,4 %) et du Feu (1re cat., 5,8 km à 7,8 %) en entrée, avant de passer au plat de résistance avec le col de la Ramaz (1re cat., 13,9 km à 7,1 %) pour terminer avec le dessert dans le col de Joux-Plane (HC, 11,6 km à 8,5 %). «Il y aura de gros écarts, prévient Dimitri Bussard. Avec une dernière descente très rapide et technique, c’est le plus fort qui va s’imposer à Morzine.» Pogacar ou Vingegaard? Son cœur balance. «Le Slovène semble monter en puissance sur ce Tour, mais le Danois peut compter sur une équipe redoutable.» Réponse ce samedi où Dimitri et les fans de vélo espèrent bien vivre une étape de rêve…

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